ENVIRONNEMENTPaddle Cleaner fait la chasse aux déchets de la Méditerranée

Alpes-Maritimes : En Méditerranée, l'association Paddle Cleaner fait la chasse aux déchets

ENVIRONNEMENTL'association récolte en moyenne sept à huit sacs de 100 l à chaque session
Paddle Cleaner fait la chasse aux déchets dans la Méditerranée
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Paddle Cleaner agit sur tout le littoral azuréen depuis novembre 2015.
  • En plus des actions en mer, l’association fait de la sensibilisation dans les écoles, de la primaire au lycée.
  • C’est aussi cette association qui a gagné les Trophées de l’environnement l’année dernière et qui a posé plus de 150 pochoirs de sensibilisation « Ne rien jeter, tout part à la mer » sur les avaloirs de pluie dans Nice.

À l’occasion de l’arrivée à l’Assemblée nationale du projet de loi Climat issu des 149 propositions de la convention citoyenne, 20 Minutes met en lumière une initiative locale, Paddle Cleaner, une association qui agit depuis plus de cinq ans dans la protection de l’ environnement.

Sur des stand-up paddles, ses membres sillonnent les eaux de la Méditerranée, de Théoule-sur-Mer à Menton, pour ramasser les déchets dans la mer. « L’idée est d’allier l’utile à l’agréable, indique Géraldine de Laugeiret, la cofondatrice et présidente. Les 50 adhérents partagent cette même passion pour le monde marin et le respect de la nature. »

« Ensemble, on donne plus de visibilité à l’action »

A peu près une fois par mois, « même si ce rythme a été bousculé par le coronavirus » , dixit Géraldine de Laugeiret, trois équipes se retrouvent à un endroit du littoral azuréen. « La team piéton » s’équipe de sacs-poubelles et de gants et se charge de la plage. Une autre grimpe sur les stand-up paddle armés d’épuisettes et la dernière, « les apnéistes », s’occupent de tout ce qui sous l’eau. C’est le cas de Loreleï Martinsse. Elle ne reste jamais bien loin des planches pour pouvoir déposer ce qu’elle récupère. « Le plus souvent ce sont du plastique, du tissu, lance-t-elle. La dernière fois, on a eu un moteur de bateau. »

La Niçoise a rejoint Paddle Cleaner depuis six mois. « À l’origine, je ramassais des déchets toute seule. Si je plonge c’est pour voir les poissons, pas pour retrouver la mer remplie de saletés. Quand j’ai entendu parler de l’initiative, je me suis dit que ce serait plus intéressant d’agir ensemble, ça donne plus de visibilité. »

Sept à huit sacs de 100 litres à chaque session

À chaque session, « on récolte entre sept et huit sacs-poubelles de 100 l de déchets de tous genres, s’exprime la présidente de l’association. Ce qui est bien avec les paddle, c’est qu’on peut accéder à des zones qui concentrent tous les détritus à cause des courants et qui sont difficilement accessibles autrement. »

Pour Paddle Cleaner, « c’est aux citoyens d’agir parce qu’à son échelle, chacun apporte sa petite goutte à l’océan ». Géraldine de Laugeiret développe : « On passe maintenant à un volet sensibilisation avec des partenariats avec des acteurs locaux. On intervient aussi dans les écoles puis on fait une sortie en mer pour mettre les enfants en action. C’est aussi le meilleur vecteur pour changer les habitudes des parents. »

« Visuellement, c’est une manière de prendre conscience »

Fin janvier, un ramassage a été organisé avec les étudiants de Sciences Po Menton, le campus de l’institution spécialisé dans tout ce qui touche la Méditerranée. Solène Hoy, référente vie étudiante et pédagogique, est à l’origine de la rencontre. « L’association rentre complètement dans la volonté du programme de l’école, qui va recevoir l’année prochaine une certification mer et océan », indique-t-elle.

« Personnellement, après mes premières sessions, j’ai investi dans un paddle et je veux faire partie de chaque rencontre, continue Solène Hoy. Ça rassemble tous mes centres d’intérêt : le sport, la protection de l’environnement, la pédagogie et la bonne ambiance. Surtout, c’est du concret. Visuellement, quand on finit de ramasser, on prend conscience de tout le travail qu’il y a à faire. Et avec une association comme celle-là, on montre ce qu’on fait sans avoir le côté moralisateur qui peut rendre réticent certains citoyens quand on parle de ce sujet-là. »

La fondatrice conclut : « C’est convivial sans prise de tête. C’est juste un moyen de se rassembler tout en se rapprochant de la nature ! ». Le pique-nique 0 déchet rituel à chaque événement est aussi un bon moyen d’adhérer à cette idée.