Nice : « 60% d'oxyde d'azotes en moins », les confinements ont eu un effet positif sur la qualité de l'air
ENVIRONNEMENT•« Lors du deuxième confinement, il y a eu une baisse de 25 % de la pollution de l’air par rapport aux trois dernières années », indique le président de l’AtmoElise Martin
L'essentiel
- Le premier confinement a permis une baisse de 60 % d’oxyde d’azote par rapport aux trois dernières années.
- Les oxydes d’azote sont des composés irritants notamment pour l’appareil respiratoire. Les sources principales sont les transports (routiers, maritime et fluvial), l’industrie et l’agriculture.
On s’en était déjà rendu compte après les premières semaines de confinement dans le monde : l’arrêt des activités humaines a permis une baisse drastique de la pollution dans l’air. Un an plus tard, les Alpes-Maritimes et seize autres départements entament un troisième confinement, cette fois-ci, « allégé ».
« Ces mesures ont un effet positif sur la planète, c’est indéniable, reconnaît Pierre-Charles Maria, président d’ Atmosud, l'association de surveillance de la qualité de l’air dans la région. Mais elles n’ont rien à voir avec un vrai confinement où les déplacements étaient très limités ». Le transport est l’un des principaux acteurs de la création d’oxyde d’azote, le polluant majeur de l’atmosphère terrestre.
« Le premier confinement a eu un fort impact positif sur la qualité de l’air. Par rapport aux trois dernières années, on est à 60 % d’oxyde d’azotes en moins, précise le président. Lors du deuxième confinement, il y a eu moins d’impacts mais on reste tout de même à une baisse de 25 %. Concernant le couvre-feu, ça n’a fait que décaler la pointe de pollution. » Une année 2020 « manifestement positive pour la qualité de l’air » grâce aussi aux déclenchements de nouveaux phénomènes comme le télétravail, « qui est presque devenu une norme ».
« Sortir du tout voiture »
« Le problème avec ce nouveau confinement de quatre semaines, comme avec le deuxième, c’est que les règles de déplacements ne sont pas réellement réduites. On n’attend donc pas des baisses drastiques de pollution », analyse Pierre-Charles Maria.
Il prévient : « Parallèlement, il y a d’autres manières de polluer auxquelles on ne pense pas qui augmentent. Par exemple, il y a une hausse de la pollution liée aux achats en ligne mais aussi un accroissement des livraisons de repas à domicile, souvent réalisées à scooter. Il faut donc rester très prudents car le réchauffement climatique est visible, on est vulnérable aux catastrophes naturelles. L’une des conséquences notable est d’ailleurs ce qu’il s’est passé avec la tempête Alex ».
Pour le professeur émérite de chimie, il faut « retrouver une activité intelligente qui soit plus rentable en termes de qualité de vie qu’en termes économiques ». Il développe : « Quand on doit se déplacer à l’autre bout de la France pour une réunion, on doit pouvoir se demander si elle ne peut pas se tenir en visioconférence, quand on veut partir en vacances, a-t-on réellement besoin de traverser la planète ? Il faut accepter de trouver un équilibre de vie plus agréable et continuer de cultiver la diversité des moyens de déplacements pour sortir du tout voiture. »