Brésil : BNP Paris s’engage tout doucement contre la déforestation en Amazonie
PRODUCTION DE VIANDE•La banque veut inciter ses clients à ne plus acheter de bœuf et de soja produits dans des zones défrichées ou converties de l’Amazonie20 Minutes avec agences
BNP Paribas a annoncé ce lundi vouloir renforcer sa politique de lutte contre la déforestation au Brésil. La banque française s’engage ainsi à « inciter ses clients produisant ou achetant du bœuf ou du soja issus de l’Amazonie et du Cerrado au Brésil à devenir "zéro déforestation" et à démontrer de manière transparente leurs progrès », indique un communiqué.
Protéger les zones défrichées et converties
Le groupe bancaire ne financera plus d’entreprise produisant ou achetant du bœuf et du soja « issus de terres défrichées ou converties après 2008 en Amazonie ». Concernant le Cerrado, au Brésil, BNP Paribas veut inciter ses clients à ne pas produire ni acheter de bœuf et de soja issus de terres défrichées ou converties après le 1er janvier 2020.
Selon la banque, l’absence d’une cartographie exhaustive du Cerrado empêche d’aller au-delà de l’incitation. En outre, BNP Paribas demandera désormais à ses clients une traçabilité complète des filières bœuf et soja d’ici à 2025.
Les ONG mécontentes
« La banque ne se dit prête qu’à inciter et non contraindre les entreprises actives dans le Cerrado », a critiqué l’ONG Reclaim Finance, jugeant l’objectif de 2025 « trop tardif ». « Les seules mesures immédiates d’exclusion s’appliquent aux entreprises qui continuent de défricher ou convertir des terres en Amazonie. Très peu d’entreprises sont donc concernées. »
Début février, une enquête de Global Witness pointait du doigt plusieurs banques françaises, dont BNP Paribas, pour leurs financements à des entreprises agroalimentaires responsables de la déforestation. La banque avait affirmé à l’ONG que tous ses clients en Amazonie « étaient certifiés ou engagés dans un processus de certification » pour s’assurer de leurs pratiques responsables.