POLLUTIONLes échouages d’oiseaux mazoutés se multiplient sur les côtes bretonnes

Bretagne : Les échouages d’oiseaux mazoutés se multiplient sur les côtes

POLLUTIONLe syndicat Vigipol met en cause l’épave du Tanio, un pétrolier qui a sombré en mars 1980 au large du Finistère
Jérôme Gicquel

J.G. avec AFP

L'essentiel

  • Depuis la mi-octobre, 140 oiseaux mazoutés se sont échoués sur les côtes bretonnes.
  • Le syndicat Vigipol met en cause l’épave du Tanio, un pétrolier qui a sombré en mars 1980 au large du Finistère.
  • Les autorités ont déjà mené des travaux pour colmater les fuites sur l’épave.

Plus de quarante après son naufrage, l’épave du Tanio continue de tuer. Depuis la mi-octobre, 141 oiseaux mazoutés se sont ainsi échoués sur les côtes bretonnes selon le décompte macabre de Vigipol. Le syndicat mixte de protection met en cause le pétrolier battant pavillon malgache qui a sombré au large du Finistère en mars 1980. « Comme l’an passé, les analyses réalisées par le Cedre ont identifié l’épave du Tanio comme cause de cette pollution », indique Vigipol.

Le syndicat Vigipol a recensé tous les échouages d'oiseaux mazoutés depuis la mi-octobre sur les côtes bretonnes.
Le syndicat Vigipol a recensé tous les échouages d'oiseaux mazoutés depuis la mi-octobre sur les côtes bretonnes.  - Vigipol

Sollicitée, la préfecture maritime de l'Atlantique a assuré dans un communiqué « étudier les modes d’action possibles à la suite de la reprise de cette pollution résiduelle », ajoutant avoir déployé début janvier un sous-marin téléguidé afin de « contrôler l’état de l’épave ». « Cette opération a permis d’observer que trois des dix plaques installées en septembre 2020 pour boucher des orifices de coque ont depuis été arrachées par des engins de pêche, et qu’un des orifices présente une nouvelle fuite intermittente d’hydrocarbures », indique-t-elle.

Des travaux déjà menés pour stopper les fuites de l’épave

En novembre 2019, des dizaines d'oiseaux blessés ou morts, dont certains portaient des traces d’hydrocarbure, avaient déjà été trouvées sur les plages du nord-Finistère. Des investigations avaient fait apparaître des fuites sur la coque du Tanio, qui gît par 80 mètres de fond, et des analyses d’échantillons prélevés sur les oiseaux avaient montré des similarités avec le fioul lourd du pétrolier. La marine nationale était intervenue en septembre 2020 pour stopper ces fuites.

« Ces opérations n’auront cependant pas été suffisantes puisque à peine un mois et demi plus tard, de nouveaux oiseaux marins se trouvent souillés par le pétrole du Tanio », note Vigipol dans son communiqué, soulignant que le nombre d’oiseaux mazoutés signalés depuis octobre est « déjà près du double de l’an passé » et la zone d’échouage « beaucoup plus étendue ».

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Près de 70 % des oiseaux recensés sont des Guillemots de Troïls, précise le syndicat mixte créé à la suite de la marée noire de l’Amoco Cadiz en 1978.