Le Grand Ouest veut mettre des légumineuses dans nos assiettes

Lentilles, pois, soja… Le Grand Ouest veut mettre des légumineuses dans nos assiettes

ALIMENTATIONLes régions Bretagne, Normandie et Pays-de-la-Loire soutiennent le développement d’une filière de légumineuses afin de relocaliser la production
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • La France s’est engagée à relocaliser sa production de protéines végétales afin de moins dépendre des importations.
  • La Bretagne, la Normandie et les Pays-de-la-Loire veulent prendre leur part dans ce virage agricole et développer la production de légumineuses comme les lentilles, les pois chiches ou les haricots sur leur territoire.
  • La restauration collective et l’agroalimentaire peuvent aussi offrir des débouchés aux producteurs.

Au pays du cochon, de la vache laitière et de la volaille, l’agriculture cherche à se réinventer. Champion de l'élevage, le Grand Ouest veut tourner la page de son modèle productiviste qui a fait son succès au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Mais confronté aux évolutions sociétales, ce modèle vacille depuis plusieurs années. La consommation de viande baissant chaque année, les agriculteurs veulent ainsi produire moins et mieux. Ils cherchent aussi à diversifier leurs cultures et à développer la production de protéines végétales comme les lentilles, les pois ou le soja dont les ventes explosent avec la montée en puissance du flexitarisme et du végétarisme.

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Mais la France a du retard dans ce domaine et importe massivement des légumineuses venues notamment d’Amérique du Sud ou du Canada. Afin de relocaliser la production et moins dépendre du soja brésilien bourré d’OGM, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé début décembre une enveloppe de 100 millions d’euros pour développer cette filière.

Répondre aux attentes de consommateurs locavores

Avec les régions Normandie et Pays-de-la-Loire, la Bretagne veut prendre sa part dans cette transition agroécologique. En mai dernier, l’association Légumineuses à graines Grand Ouest (Leggo) a ainsi vu le jour afin d’accélérer la production de protéines végétales dans ces trois régions. « Le consommateur veut manger local et nous devons répondre à cette attente », souligne Jean-René Menier, président de Leggo et agriculteur dans le Morbihan.

Pour trouver des débouchés aux futurs producteurs, l’association s’est ainsi rapprochée de certains acteurs de la grande distribution et de la restauration collective, en attente de légumineuses françaises pour leurs clients. L’agroalimentaire, pilier de l’économie bretonne, pourrait également être intéressé par ces légumineuses. « Beaucoup d’acteurs cherchent à remplacer les additifs par des produits végétaux », indique Bernadette Loisel, en charge du dossier alimentation à la chambre d’agriculture de Bretagne.

La féverole utilisée pour de la pâte à tartiner

Elle cite notamment l’exemple de la féverole qui commence à être utilisée dans la fabrication de pâte à tartiner. « Les protéines végétales sont souvent associées à la notion de régime et il y a donc encore plein de pistes à explorer pour les rendre plus gourmandes pour le consommateur », assure-t-elle.

Cerné de champs de blé et de maïs, le Grand Ouest devrait donc voir fleurir dans les prochaines années des cultures de pois chiches, de lupin ou de haricots rouges. « On se fixe un objectif de 2.000 producteurs d’ici dix ans », précise Jean-René Menier.