Pas-de-Calais : Il ne fera pas bon être un sanglier le week-end prochain
CHASSE•Des chasses coordonnées vont être organisées pour réguler une population de sangliers jugée trop importanteMikaël Libert
L'essentiel
- Malgré les dérogations, les chasses de régulation n’ont pas été suffisantes.
- Dans trois secteurs du Pas-de-Calais, une importante surpopulation de sangliers a été constatée.
- Ces animaux feront l’objet de chasses coordonnées au cours du week-end prochain.
Les sangliers, victimes collatérales du confinement. Lorsque les nouvelles mesures de confinement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus ont été décrétées il y a un mois, les chasseurs pouvaient bénéficier de dérogations. L’argument, selon les autorités, était de permettre une « régulation » des espèces nuisibles responsables de dégâts dans les exploitations agricoles. Manifestement, cela n’a pas été suffisant.
Moyennant quelques démarches administratives simplifiées, les chasseurs du Nord et du Pas-de-Calais pouvaient continuer de s’adonner à leur loisir favori pendant le confinement sous couvert de participer « à des missions d’intérêt général » et pourvu qu’ils se bornent à ne tuer que les espèces figurant sur une liste déterminée.
Si les chasseurs ne se mobilisent pas, ils devront payer
Selon les autorités administratives, soutenues par les agriculteurs, des animaux comme le sanglier avaient eu tout loisir de proliférer pendant le premier confinement faute de chasseurs pour les chasser. Une surpopulation de fait, reconnue aussi par les associations de protection des animaux mais dont l’origine serait plutôt, pour elles, liée à une mauvaise gestion de la part des chasseurs.
Selon la préfecture du Pas-de-Calais, les chasses de régulation autorisées ces dernières semaines n’ont pas suffi à faire baisser de manière significative les populations de sangliers dans trois secteurs du département. Le représentant de l’Etat et la fédération des chasseurs ont donc organisé des chasses coordonnées dans ces trois secteurs le week-end prochain.
Sur une journée, voire deux, tous les chasseurs d’un même secteur se focaliseront donc entièrement sur la « régulation » du sanglier. Ce sera aux fédérations de mobiliser leurs troupes en nombre. « A défaut, il n’est pas exclu de les faire participer à l’indemnisation des dégâts de gibier », a précisé la préfecture. Il n’a pas été précisé la quantité d’animaux à « prélever » dans chaque secteur.