ENVIRONNEMENTLe bioplastique, c’est pas (du tout) fantastique !

Les bioplastiques sont (finalement) aussi nocifs pour l’environnement que les plastiques conventionnels

ENVIRONNEMENTDécouvrez, chaque semaine, une information de notre partenaire L’ADN. Aujourd’hui, voyons pourquoi la biodégradabilité ne résout pas les problèmes de pollution
20 Minutes avec L'ADN

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L'essentiel

  • Chaque habitant de la planète consomme annuellement 53 kg de matières plastiques.
  • Pour contrer la pollution de ces ressources, on utilise de plus en plus de bioplastiques créés à partir de végétaux.
  • Problème : ces bioplastiques contiennent leurs propres substances toxiques.

On le sait, on a un problème de plastique. Et un gros ! Sous différentes formes – des vêtements jusqu’aux couverts jetables –, les matières plastiques ont envahi notre quotidien. D’après WWF, on en consommerait 53 kg par an par habitant à l’échelle mondiale. Et ce n’est pas la pandémie de Covid-19 qui va arranger ça. Pour éviter la catastrophe, on se tourne de plus en plus vers les bioplastiques, créés à partir de végétaux plutôt que de pétrole. Sauf, que ça n’est pas vraiment fantastique.

Les bioplastiques, aussi dangereux que les plastiques conventionnels

Une nouvelle étude publiée dans la revue International Environnement indique que les bioplastiques seraient tout aussi nocifs que les plastiques issus du pétrole.

Un groupe de chercheurs et chercheuses ont analysé 43 bioplastiques utilisés pour des emballages de barres chocolatées, des bouteilles ou des bouchons. Résultat : 75 % des produits contenaient des substances chimiques toxiques. « Les plastiques biosourcés et biodégradables ne sont pas plus sains que les plastiques conventionnels », clame Lisa Zimmerman, autrice de l’étude et chercheuse à l’Université Goethe de Francfort.


Notre dossier « Plastique »

Encore plus troublant, l’étude montre que ces bioplastiques ont tous une composition chimique unique. C’est-à-dire qu’un sac d’un certain type de bioplastique pourrait être toxique alors qu’un bouchon de bouteille fabriqué dans le même matériau ne le serait pas. « C’est quasiment impossible de rendre une conclusion générale sur des matériaux spécifiques », explique Martin Wagner, coauteur de l’étude et chercheur à l’Université de Trondheim.

Pourquoi c’est important ?

Cette étude montre surtout qu’il ne faut pas s’emballer trop vite pour les bioplastiques. Conscients des limites de leur étude, qui étudie la toxicité in vitro selon la méthode des bio-essais, les auteurs et autrices appellent surtout à poursuivre les études sur les alternatives aux plastiques issus du pétrole. Histoire de ne pas se retrouver avec des produits encore plus crados, pour nous et pour l’environnement. De quoi nous rappeler que plutôt que se jeter vent debout sur des alternatives qui ont l’air plus saines, il faudrait avant tout revoir nos modes de consommation.

L’article original a été rédigé par Alice Huot et publié sur le site L'ADN.