Bretagne : Les pêcheurs s’écharpent avec Sea Sheperd au sujet des dauphins
ANIMAUX•Le comité départemental des pêches du Finistère a accusé l’ONG de mettre en danger les marinsC. A. avec AFP
Ils ne parlent pas mais s’épient. Depuis plusieurs semaines, les pêcheurs du Finistère et les membres de Sea Sheperd sont en conflit. Motif des altercations ? Les captures accidentelles de dauphins, très critiquées par l’ONG. A plusieurs reprises, des bateaux de l’association de défense des animaux ont filmé des navires en exercice au large des côtes bretonnes afin de dénoncer les prises de cétacés. Des actions qui ne plaisent pas aux professionnels de la mer.
En fin de semaine, le conflit a pris une nouvelle dimension, quand le comité des pêches du Finistère a accusé l’ONG de « mettre en danger la sécurité des marins » après un incident en mer survenu jeudi. A bord d’un semi-rigide, des militants de Sea Sheperd « auraient braqué leur projecteur sur un petit navire de pêche aveuglant le patron qui ne pouvait lire les écrans à la passerelle, mettant ainsi en péril sa navigation », a dénoncé le comité départemental des pêches du Finistère dans un communiqué. Le patron du bateau aurait également rapporté que Sea Sheperd serait « délibérément passé » entre le bateau et ses filets. « Une action inacceptable et dangereuse pour tout le monde ».
L’ONG n’a pas tardé à répondre. Dans un long communiqué publié vendredi, elle estime que le comité des pêches « continue de diaboliser les ONG qui tentent – en toute légalité – de lever l’opacité sur les pratiques de pêches non durables. » Pour l’organisation, « les dauphins et l’océan dans son ensemble sont en train de faire les frais de nos pratiques de pêche destructrices et le grand public a le droit de savoir ce qui se passe ». Selon le site de l’ONG, « des milliers de dauphins sont sacrifiés chaque année en France pour satisfaire notre appétit de poisson ».
Les professionels de la mer critiquent depuis longtemps les méthodes des ONG de défense des animaux, les accusant de mener « une guérilla » et dénoncent « des campagnes de communication frôlant parfois la désinformation ».
En juillet, l'Etat français a été condamné pour le trop grand nombre de prises accidentelles de dauphins dans le golfe de Gascogne. Le tribunal a jugé que la France avait tardé à mettre en place des mesures afin de réduire la mortalité des cétacés.