Le gouvernement va instaurer un « malus au poids » des véhicules

Le gouvernement va instaurer un « malus au poids » des véhicules

AUTOMOBILEC’était l’un des sujets de tension entre le ministre de l’Economie et celui de la Transition écologique. Mais cette fois-ci, c’est Barbara Pompili qui gagne. Le gouvernement va déposer un amendement instaurant un malus auto en fonction du poids des véhicules
Fabrice Pouliquen

F.P.

D’abord oui, puis non, et finalement oui… Le gouvernement déposera, dans les prochains jours, un amendement au projet de loi de finances 2021 instaurant un malus automobile en fonction du poids du véhicule, révèle ce jeudi Les Echos.

En France, seule la quantité de grammes de dioxydes de carbone (CO2) émis par kilomètre est aujourd’hui prise en compte du bonus/malus écologique appliqué appliqués aux voitures. Des ONG ou des députés (dont Barbara Pompili, désormais ministre de la transition écologique) demandaient de longue date d’ajouter, dans le calcul, le poids des véhicules, notamment pour contrer l’essor des SUV (sport utility vehicule), plus massifs et généralement plus émetteurs de CO2 que les berlines. Cette taxation au poids était aussi l’une des 149 propositions des 150 citoyens de la Convention citoyenne qui proposaient la création d’une taxe au poids à 10 € par kg au-delà de 1.400 kg.

Un seuil retenu de 1.800 kg

Bercy s’y était vivement opposé. « Dans le contexte économique actuel, je ne veux aucune augmentation d’impôt et je veux protéger les emplois industriels, les usines et le pouvoir d’achat des Français », justifiait Bruno Le Maire, aux Echos en septembre.

Mais entre la position du ministre de l’Economie et celle de la ministre de la Transition écologique – « dont la ténacité est pour beaucoup dans cet arbitrage », dit-on dans son entourage, Matignon a tranché pour la solution du compromis. Il y aura bien un amendement au projet de loi de finance instaurant un malus écologique lié au poids des véhicules, mais n’allant pas aussi loin que ce que proposait la Convention citoyenne. Le seuil retenu est celle d’une taxation pour les véhicules de plus de 1.800 kg, indique ainsi Les Echos. Des exonérations sont également prévues pour les véhicules électriques et hydrogène et des ajustements devraient être mis en place pour les hybrides et les familles nombreuses.

« Un signal fort et nécessaire », pour Barbara Pompili

« L’alourdissement du parc automobile, c’est plus de matériaux et d’énergie consommés, plus de pollution, moins d’espace public disponible, a justifié Barbara Pompili sur Twitter. Le malus au poids que nous instaurons est un signal fort et nécessaire pour mieux prendre en compte l’empreinte écologique des véhicules les plus lourds. »



Depuis 2010, le poids moyen des voitures diesel a augmenté de 7 %, et celui des essences de 14 %, soit environ 100 kg par véhicule, détaille-t-on dans l’entourage de Barbara Pompili. « Les émissions de CO2 des véhicules ont diminué sans discontinuer entre 2009 et 2016, puis se sont stabilisés entre 2016 et 2019 malgré les évolutions des constructeurs », en raison de ces alourdissements, ajoute-t-on de même source.