Finistère : Le méthaniseur à l’origine d’une pollution autorisé à redémarrer
ENVIRONNEMENT•Environ 180.000 personnes avaient été privées d’eau potable à la suite d’un incident survenu le 19 août à l’usine de méthanisation de ChâteaulinJérôme Gicquel
L'essentiel
- Le préfet du Finistère a donné son feu vert pour une reprise partielle de l’activité à l’usine de méthanisation de Châteaulin dans le Finistère.
- Le 19 août, un incident technique survenu dans l’usine avait entraîné la pollution de la rivière l’Aulne.
- Environ 180.000 foyers avaient été privés d’eau potable pendant plusieurs jours dans le Finistère.
Cela fait plus d’un mois et demi que le site était à l’arrêt. A Châteaulin dans le Finistère, l’usine de méthanisation Engie Bioz va pouvoir reprendre du service après le feu vert des autorités pour « une reprise partielle de l’activité ». Le 19 août, un incident technique survenu dans la centrale biogaz avait fait déborder une cuve de digestat dans la rivière l’Aulne. Suite à cette pollution, environ 180.000 personnes avaient été privées d’eau potable dans une quarantaine de communes du Finistère, dont Quimper et la presqu’île de Quiberon.
Quatre jours plus tard, un nouvel incident s’était produit, révélant « des fragilités du système de prévention des risques de l’exploitant ». Le préfet Philippe Mahé avait alors pris la décision de suspendre l’activité de l’usine, le temps qu’une enquête administrative de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) soit menée.
Une reprise partielle sous surveillance
Lundi, le préfet s’est rendu sur le site « afin de constater l’effectivité des travaux de remise en conformité », indique la préfecture du Finistère dans un communiqué. Une nouvelle inspection de l’usine a également eu lieu mardi en présence des services de la Dreal. Elle « a permis de vérifier la bonne prise en compte des prescriptions imposées à l’exploitant ».
Au vu de ces éléments, le préfet a donc pris ce jeudi un arrêté « autorisant la reprise progressive de l’activité de réception des déchets » au sein de l’usine. « Cette reprise progressive permettra à l’exploitant d’apporter la démonstration, par les essais prévus en phase de redémarrage de son activité, de l’efficacité des travaux réalisés », indique la préfecture, qui maintiendra « une surveillance accrue des installations ».
Une pétition pour réclamer un moratoire
À la suite de la pollution de l’Aulne, de nombreuses voix se sont élevées en Bretagne pour dénoncer l’essor de la méthanisation en Bretagne. Cinq associations, parmi lesquelles Eau et Rivières de Bretagne ou la Confédération Paysanne du Finistère, ont lancé ces derniers jours une pétition en ligne pour demander un moratoire sur les nouvelles installations dans la région.