Amazonie : Une grande partie de la forêt risque de se transformer en savane, selon une étude
ENVIRONNEMENT•Ce phénomène pourrait se produire en raison du manque de précipitations occasionné par les émissions de gaz à effet de serre20 Minutes avec agences
Jusqu’à 40 % de la forêt amazonienne risque de se transformer en savane d’ici la fin du siècle. En cause : le manque de précipitations entraîné par les émissions de gaz à effet de serre, indique une étude parue lundi dans Nature Communications.
Les forêts sont en effet particulièrement sensibles aux changements de régimes pluviaux sur de longues périodes. Le manque d’eau finit par tuer les arbres avec pour conséquence la perte d’écosystèmes tropicaux, et une capacité réduite à absorber les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.
« Un cercle vicieux »
Une équipe de scientifiques européens du Stockholm Resilience Center a utilisé les dernières données atmosphériques disponibles pour simuler la réaction des forêts humides à un changement du régime de pluies. Et notamment les conséquences d’une poursuite de l’utilisation de combustibles fossiles jusqu’à la fin du siècle. Ils ont calculé que les chutes de pluie en Amazonie sont déjà si basses que jusqu’à 40 % de sa forêt pourrait se transformer en système de savane.
L’auteure principale de l’étude, Arie Staal, a remarqué que les forêts humides créent normalement leurs propres précipitations par évaporation, bénéficiant à la croissance des arbres. Mais l’inverse est aussi vrai. Quand les pluies se raréfient, la forêt disparaît. « Quand la forêt diminue, on a moins de pluies sous le vent, qui entraîne la sécheresse, et plus de feux et de perte d’arbres : c’est un cercle vicieux », selon elle.
Le bassin du Congo également en danger
L’étude s’est aussi penchée sur la résilience des forêts tropicales humides dans des scénarios extrêmes. Dans l’un d’eux, les chercheurs ont conclu que si elles disparaissaient brutalement, les forêts humides auraient beaucoup de mal à se reconstituer. « Si elles disparaissent, leur restauration à l’état originel prendra des décennies », indique Ingo Fetzer, lui aussi du Stockholm Resilience Centre.
Outre le bassin amazonien, l’étude a établi que celui du Congo risquait lui aussi de se transformer en savane.