Une étude alerte sur la pollution sonore qui fragilise la santé des poissons
ENVIRONNEMENT•La pollution sonore est source de stress, de perte d’audition ou encore d’immunité réduite pour les poissons20 Minutes avec agences
Des poissons exposés à une pollution sonore aiguë sont plus vulnérables aux maladies et meurent plus vite quand l’exposition est chronique. C’est ce qu’avance une nouvelle étude qui souligne les conséquences de l’activité humaine sur le monde vivant.
Sonars, forages ou moteurs, sont autant de sources de « stress, perte d’audition, changements de comportement et d’immunité réduite » pour les populations de poissons, rappelle l’étude menée par des chercheurs de l’Université de Cardiff. Leur contribution, publiée mercredi dans la revue Royal Society Open Science, porte sur l’impact de la pollution sonore sur la résistance à des maladies parasitaires, un fléau de la pisciculture.
« Garder la pollution sonore à un minimum »
Les poissons, d’espèce Guppy, ont été placés dans des réservoirs et soumis à un bruit de durée et d’intensité distinctes. Un groupe a subi 24 heures de bruit aigu, et le deuxième sept jours d’un bruit chronique, moins fort. Sous anesthésie, y compris un groupe de contrôle, ils ont été infectés par un parasite commun, le ver gyrodactyle. Ce dernier s’accroche à leurs écailles et se multiplie rapidement, endommageant les tissus et ouvrant la voie à des infections. L’étude a conclu que si les poissons soumis à un bruit aigu ont subi une infestation plus forte, ceux qui ont subi un bruit chronique « sont morts clairement plus tôt » que ceux des deux autres groupes.
Selon un des co-auteurs de l’étude, Numair Massoud, d’autres expériences sont nécessaires pour explorer les conséquences de la pollution sonore sur le système immunitaire des poissons. Ces recherches pourraient bénéficier aussi bien aux efforts de conservation des espèces qu’aux fermes de pisciculture, dont les populations sont très vulnérables aux attaques de parasites. « Les poissons d’eau douce, en particulier, enregistrent des niveaux sans précédent de perte d’espèces », a-t-il déclaré.
« Au bout du compte, notre étude souligne le besoin de garder la pollution sonore à un minimum pour éviter une élévation de la susceptibilité aux maladies et des taux de mortalité », a jouté Numair Massoud. Dans une étude publiée en novembre, des scientifiques de l’Université Queen de Belfast, ont établi que le bruit affecte les amphibiens, arthropodes, oiseaux, poissons, mammifères, mollusques et reptiles. Ils ont appelé à ce qu’on qualifie et traite les bruits de l’activité humaine de « polluant majeur global ».