PALÉONTOLOGIEDécouverte d'un sperme fossilisé d’animal vieux de 100 millions d’années

Des spermatozoïdes fossilisés d’animal vieux de 100 millions d’années retrouvés en Birmanie

PALÉONTOLOGIELes plus anciens exemples connus de spermatozoïdes fossilisés dataient jusqu’ici de 17 millions d’années
20 Minutes avec agences

20 Minutes avec agences

Une équipe internationale de paléontologues a découvert, piégés dans un morceau d’ambre retrouvé en Birmanie, les plus vieux spermatozoïdes fossilisés au monde âgés de 100 millions d’années et appartenant à un minuscule crustacé. Les plus anciens exemples connus de spermatozoïdes fossilisés dataient jusqu’ici de 17 millions d’années, explique l’équipe de chercheurs menée par le Dr Wang, de l’Académie chinoise des sciences, dans un article publié mercredi dans la prestigieuse revue Journal of Royal Society.

L’animal en question est un ostracode, dénommé « Myanmarcypris hui » par ces scientifiques, un crustacé mesurant moins d’un millimètre existant depuis 500 millions d’années. Il est représenté aujourd’hui par des milliers d’espèces vivant dans les océans, les lacs et les rivières.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Des spermatozoïdes « géants »

Pendant la période du Crétacé (environ -145 à -66 millions d'années), ces ostracodes étudiés vivaient probablement dans les eaux côtières de l’actuelle Birmanie où ils se sont retrouvés piégés dans un amas de résine d’arbre. Les spermatozoïdes en question ont été retrouvés dans le corps d’un spécimen femelle, ce qui indique qu’elle avait dû être fécondée peu avant d’être piégée dans l’ambre.

La seconde particularité de leur découverte s’avère que ces spermatozoïdes sont qualifiés de « géants », pouvant mesurer jusqu’à 4,6 fois la taille du corps du mâle géniteur. « Cela équivaut à environ 7,30 mètres chez un humain de 1,70 m donc cela nécessite énormément d’énergie pour les produire ! », a expliqué Renate Matzke-Karasz de l’Université Louis-et-Maximilien de Munich et co-auteure de l’étude.

La qualité plutôt que la quantité

Il s’agit ici d’une sorte d’exception dans la mesure où la plupart des mâles dans le monde animal (y compris chez les humains) produisent généralement des dizaines de millions de spermatozoïdes minuscules mais en très grande quantité. Tout comme certaines drosophiles, ces ostracodes favoriseraient ainsi la qualité de leurs spermatozoïdes plutôt que la quantité.

Selon la chercheuse, la femelle joue un rôle important puisque ses organes reproducteurs doivent être adaptés pour recevoir et stocker le spermatozoïde géant. Cette découverte montre « que la reproduction avec des spermatozoïdes géants n’est pas une extravagance de l’évolution en voie d’extinction, mais un avantage sérieux à long terme pour la survie d’une espèce », a conclu Renate Matzke-Karasz.