Finistère : Quarante ans après le naufrage du Tanio, la Marine colmate des fuites d’hydrocarbure
POLLUTION•L'an dernier, des fuites avaient blessé et tué des dizaines d'oiseaux sur le littoral bretonC. A. avec AFP
Voilà quarante ans qu’il gît par 80 mètres de fond, à cinquante kilomètres au nord de l’île de Batz, dans le Finistère. Coulé le 7 mars 1980 avec huit marins à son bord, le Tanio fait toujours l’objet d’une attention toute particulière de la part des autorités. L’an dernier, des fuites d'hydrocarbures ont été repérées sur la coque du bateau après la découverte de dizaines d'oiseaux mazoutés sur le littoral. Du 5 au 8 septembre, la marine nationale a donc lancé une importante mission de colmatage sur l’épave du pétrolier.
Considérées comme « intermittentes », ces fuites avaient blessé et tué des dizaines d’oiseaux marins en novembre 2019. Des analyses d’échantillons prélevés sur les oiseaux avaient montré des similarités avec le fioul lourd du pétrolier. L’inspection de la coque menée l’an dernier avait confirmé ces craintes. En ce début de semaine, des marins de la cellule plongée humaine et intervention sous la mer (CEPHISMER) sont intervenus à l’aide d’un véhicule sous-marin téléguidé.
L’appareil a apposé sur les dix orifices identifiés des « plaques obturatrices magnétiques » afin « de faire cesser ces fuites », précise la préfecture maritime, qui indique qu’une « surveillance particulière du littoral » sera « maintenue dans la durée » afin « de vérifier qu’aucune nouvelle fuite n’apparaît ».
Battant pavillon malgache, le pétrolier long de 192 m construit en 1958, s’était brisé en deux sous la violence d’une tempête en 1980. Huit membres de l’équipage avaient péri dans le naufrage. Le Tanio transportait 28.600 tonnes de pétrole, dont quelque 10.000 tonnes se sont déversées en mer, contaminant 200 kilomètres de littoral. La partie arrière du pétrolier, contenant 7.500 tonnes de pétrole, avait été remorquée jusqu’au Havre, tandis que la partie avant coulait par environ 80 mètres de fond avec encore plus de 10.000 autres tonnes. Quinze mois d’opérations sous-marines avaient été nécessaires pour récupérer plus de 5.000 tonnes de pétrole et colmater les brèches.