BIODIVERSITEDes esturgeons sibériens retrouvés sur les bords du Bassin d’Arcachon

Bassin d’Arcachon : Comment des esturgeons sibériens ont-ils pu se retrouver sur les rives de la lagune ?

BIODIVERSITEDes promeneurs ont retrouvé ces derniers jours plusieurs esturgeons sibériens et du Danube, morts sur les plages de la lagune
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Les fortes pluies de la mi-mai ont conduit au débordement de piscicultures, laissant s’échapper des poissons d’élevages, dont certaines espèces exotiques.
  • L’esturgeon sibérien peut s’acclimater dans nos eaux douces, en revanche il ne supporte pas la salinité des eaux du Bassin d’Arcachon.
  • Il ne faut pas les confondre avec l’esturgeon européen, dont les derniers spécimens vivent dans l’estuaire de la Gironde, dans la Garonne et la Dordogne.

Comment des esturgeons sibériens et du Danube, ont-ils pu se retrouver sur les rives du Bassin d'Arcachon ? Plusieurs promeneurs ont en tout cas pu observer ces derniers jours, certains de ces spécimens, morts sur les plages de la lagune.

« Les fortes pluies enregistrées les 10 et 11 mai derniers ont conduit au débordement de plusieurs cours d’eau du Sud Gironde, explique la préfecture de la Gironde. Dans ces conditions, des piscicultures implantées à Villandraut dans le bassin du Ciron, affluent de la Garonne, ou à Biganos dans le bassin de la Leyre ont été inondées laissant échapper les poissons d’élevages, dont certains sont exotiques. »

Ils ne doivent pas être confondus avec l’esturgeon européen

C’est ainsi que ces esturgeons (Acipenser Baeri et Acipenser gueldenstaedtii) se sont retrouvés dans nos eaux, dans lesquelles ils peuvent s’acclimater, mais ceux emportés sur le Bassin d'Arcachon « ne supportent pas la salinité des eaux et peuvent se retrouver échoués sur les rives du bassin », précise la préfecture.

Ces poissons échappés des piscicultures « ne doivent pas être confondus avec l’esturgeon européen (Acipenser sturio) », ajoutent les services de l’Etat. L’estuaire de la Gironde, la Garonne et la Dordogne abritent en effet les derniers spécimens de cette espèce protégée en voie de disparition. Si ce n’est pas la première fois que ces espèces exotiques s’échappent accidentellement de leur lieu d’élevage, aucune reproduction en milieu naturel dans les eaux françaises n’a jusqu’ici été observée.

Il est demandé aux pêcheurs de relâcher tous les esturgeons

Les services de l’État et l’Office Français de la Biodiversité, alertés par les gestionnaires des piscicultures, se sont rendus sur sites pour constater les dégâts.

La reconnaissance des espèces n’est pas facile et demande le regard d’un expert. Par souci de préservation de l’esturgeon européen, il est donc demandé à tous les pêcheurs de relâcher vivants tous les esturgeons qui seraient pris, quelle que soit l’espèce. Enfin toutes les observations d’esturgeon en milieu naturel peuvent être déclarées sur le site : www.sturio.fr.