Russie : Des militants écolos s’opposent à un projet de route sur un site radioactif à Moscou
RISQUES SANITAIRES•Il est prévu qu’une autoroute à huit voies traverse une colline du sud-est de la capitale russe, mais les militants de Greenpeace s’y opposent et dénoncent un risque d’exposition élevé à la radioactivité20 Minutes avec agences
Les autorités de Moscou ont lancé ce mercredi leur projet de construction d’une route à travers un site d’enfouissement ancien de déchets radioactifs malgré les protestations des riverains et des écologistes, a indiqué Greenpeace Russie. Une autoroute à huit voies doit traverser une colline dans le sud-est de la capitale, près d’une ancienne usine soviétique qui faisait jusque dans les années 1970 de l’extraction de thorium, un élément radioactif destiné aux réacteurs nucléaires de l’époque.
Jouxtant une station de train très fréquenté, ce terrain de la ville de Moscou est situé à moins de 200 mètres de grands immeubles d’habitation. Il est parsemé de zones de radioactivité élevée, selon les écologistes. « Les travaux ont commencé près de l’Usine des polymétaux de Moscou », a déclaré l’ONG, alors que des riverains et des militants écologistes se mobilisent depuis des semaines contre ce projet.
« Une expertise digne de ce nom »
Ce mercredi, des ouvriers équipés d’un excavateur, ainsi que des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux, selon Greenpeace. L’excavateur a creusé le sol et des arbres ont été déracinés. Des dizaines de riverains et de militants se sont également rassemblés sur le site. La police leur a demandé de quitter les lieux avec un mégaphone.
« Qu’est-ce que nous voulons ? Qu’on fasse une expertise digne de ce nom », a déclaré Galina Rozvadovskaïa, alors que l’étude initiale a conclu à l’absence de résidus radioactifs. L’appartement de la militante se situe dans un immeuble voisin.
Quantité « imprévisible »
Fin janvier, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a admis pour la première fois que la colline contenait bien des « déchets radioactifs ». Il a cependant assuré qu’il n’y avait que des « traces de contamination insignifiantes » sur le tracé de l’autoroute, ne devant pas en empêcher selon lui la construction.
Selon Greenpeace, qui cite un rapport d’État, au moins 60.000 tonnes de déchets radioactifs ont été enterrées sur ce site. La construction de l’autoroute risque de déterrer une quantité « imprévisible » de matière radioactive, avait déjà prévenu cette ONG.