ÉLEVAGEDes chercheurs proposent de limiter la production de viande d’ici 2030

Production de viande : Des chercheurs veulent fixer un seuil maximum pour limiter le réchauffement climatique

ÉLEVAGEL'objectif est de limiter les émissions de CO2 et de rendre à la nature les terres utilisées par les éleveurs afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C
Illustration de viande.
Illustration de viande. - Gutner / SIPA
20 Minutes avec agence

20 Minutes avec agence

Un groupe de scientifiques a lancé un appel pour limiter la production de viande au niveau mondial d’ici 2030. La fixation d’un tel seuil, qui pourrait ensuite être abaissé au fur et à mesure, empêcherait la hausse des émissions de CO2 dues à l’élevage.

Environ 80 % des terres cultivables sont actuellement utilisées pour élever des animaux destinés à l’abattage, expliquent les chercheurs dans une lettre publiée le 11 décembre dans la revue The Lancet. La viande ainsi produite ne représente pourtant que 18 % des calories des aliments consommés dans le monde, estiment les spécialistes.

Des « changements majeurs » nécessaires

En réduisant la consommation de viande et de produits laitiers et en mangeant davantage de végétaux, une partie des terrains pourrait retourner à l’état de forêt et devenir des réservoirs de carbone. Il s’agirait d’un bon moyen pour limiter la hausse des températures sous la barre d’1,5 °C, fixée lors de l’accord de Paris sur le climat.

« Nous sommes tout à fait conscients que notre appel implique des changements majeurs dans les sociétés », explique Helen Harwatt, auteure principale de la lettre, au Guardian. « On ne peut pas y arriver du jour au lendemain et sans obstacles. »

Chaque pays à son rythme

« La transition devra être gérée équitablement pour permettre aux citoyens de changer d’alimentation et aux fermiers, producteurs et acteurs de l’agriculture de se diversifier », analyse pour sa part Pete Smith, coauteur de la lettre. « Dans les pays pauvres, qui comptent encore 800 millions de personnes qui ne mangent pas à leur faim, les priorités ne sont évidemment pas les mêmes. »

L’appel s’adresse d’ailleurs aux gouvernements des pays du monde entier à l’exception des nations les plus défavorisées. La production de viande, lait et œufs atteignait 1.247 millions de tonnes en 2017, contre seulement 758 millions de tonnes en 1990.