Corse : « C’est un peu comme notre grand-père », le pin de la plus belle plage de France a été coupé
ABATTAGE•Le conservatoire du littoral a été obligé d’abattre le célèbre pin de la plage de Palombaggia, en Corse, à cause de son âge avancéAdrien Max
L'essentiel
- Le pin de la plage de Palombaggia en Corse, élue plus belle plage de France, a dû être abattu à cause de son âge.
- Il est très rare de trouver un arbre aussi proche de la mer, ce qui en faisait son caractère exceptionnel.
«Un vieux monsieur » s’en est allé. Le très célèbre pin de la plage de Palombaggia, sur la commune de Porto-Vecchio, en Corse, a été abattu ce mercredi par un bûcheron. Celui qui trônait sur toutes les cartes postales de cette plage élue « plus belle plage de France », et avec qui chaque Porto-Vecchiais avait un souvenir, était trop vieux.
« On estime son âge à une centaine d’années. Il est très rare de trouver des arbres de cette taille aussi près de la mer. Et c’est cette rareté qui fait l’exceptionnel. On a bien tenté de lui administrer un traitement biologique contre les parasites qui l’attaquaient il y a cinq ans. C’est un peu comme notre grand-père malade, on a fait ce qu’on a pu pour le maintenir ne serait-ce que quelques années de plus », regrette Florence Valli, adjointe à la mairie de Porto-Vecchio.
Un totem en guise de mémoire
Plusieurs explications peuvent être avancées pour expliquer sa mort : son âge forcément, mais aussi la sécheresse, le piétinement et l’épuisement du sol. « Lorsqu’ils vivent en forêt, les arbres s’entraident. Là il était seul », avance Florence Valli.
Mais ce pin parasol a eu une belle vie, c’est le moins qu’on puisse dire. « Naturellement, il ne serait pas aussi près de la mer. C’est le muret sur lequel il se trouvait qui lui a permis de vivre aussi longtemps, en le protégeant des vents violents tandis que les rochers le protégeaient des vagues », explique l’adjointe.
Preuve du symbole et de l’importance de cet arbre, son abattage a passionné bon nombre de personnes. « On va en profiter pour sensibiliser les habitants et les collectivités sur ce rivage. Nous allons laisser environ 2.5 mètres de l’arbre en guise de totem pour honorer sa mémoire. Mais le bois va rapidement pourrir et nous réfléchirons à une autre solution », confie l’adjointe. En attendant, l’abattage de l’arbre permettra de déterminer précisément son âge grâce à ses cernes.
Si les touristes seront probablement interloqués par la disparition de ce symbole, Florence Valli ne pense pas pour autant que la plage de Palombaggia sera moins prisée. « C’est vrai que même le plus mauvais photographe pouvait faire une belle photo grâce à cet arbre. Mais ce n’était qu’un élément parmi les atouts de cette plage, elle reste magnifique de tout point de vue », estime-t-elle.