VIDEO. Dans les coulisses de la campagne d’effarouchement des étourneaux de La Roche-sur-Yon
ENVIRONNEMENT•Comme à Saint-Nazaire au début du mois, la municipalité de La Roche-sur-Yon a lancé sa campagne d’effarouchement des étourneaux. Reportage mercredi matin de très bonne heure, sur les boulevards yonnaisDavid Phelippeau
L'essentiel
- La 15e campagne d’effarouchement des étourneaux a été lancée cette semaine à La Roche-sur-Yon en Vendée.
- Au début du mois, c’était le cas à Saint-Nazaire.
- « 20 Minutes » a assisté mercredi matin à la campagne destinée à faire fuir les oiseaux vers le sud.
Il est 7h mercredi matin. Alors qu’un froid sec balaie le boulevard Aristide Briand de La Roche-sur-Yon encore quasiment vide à cette heure-là, une détonation assourdissante résonne. Elle est suivie presque immédiatement d’un crépitement qui laisse imaginer qu’un feu d’artifice est proche d’être tiré… Point de bouquets, de chandelles et de belles bleues à venir. On assiste juste à la campagne d’ effarouchement des étourneaux. Elle consiste à faire du bruit (avec des fusées) et est destinée à empêcher les oiseaux migrateurs de se sédentariser sur le chef-lieu de la Vendée et à mettre fin à leurs nuisances (sonores et de propreté du domaine public). La même opération s’est déroulée au début du mois de novembre à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique.
Pendant trois jours cette semaine (le soir et le matin), la collectivité locale a confié la mission à Polleniz, un organisme appelé avant FDGDON (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles de la Vendée). Comme la veille au soir, Sébastien Brard et son équipe d’une dizaine d’agents ont quadrillé les boulevards du pentagone yonnais pour déloger ces oiseaux qui utilisent beaucoup de villes comme lieux de dortoir. « Ils cherchent le chaud, la lumière, des endroits sans prédateurs, explique Marie-Pierre Grosset, responsable du service paysage et transition écologique à la Ville. Nos boulevards à La Roche leur offrent tout ça et sont des dortoirs intéressants et hospitaliers, avec notamment des platanes qui ont encore leurs feuilles. »
Certaines personnes non averties ont déjà cru à un attentat
Depuis quelques semaines, on dénombrait 30.000 étourneaux sur la ville alors qu’ils étaient 60.000 en 2005. « Les sédentaires sont arrivés vers mai-juin et les migrateurs les ont rejoints vers mi-septembre. » Il y a quelques jours, quelque 20.000 volatiles ont migré vers le sud (souvent vers l’Espagne) naturellement. La 15e campagne d’effarouchement, dont le coût est estimé à un peu moins de 10.000 euros, doit servir à faire fuir les 10.000 oiseaux restants. « Une opération est réussie s’il en reste seulement quelques centaines », selon Marie-Pierre Grosset.
Dès potron-minet, les premiers coups de pétard des pistolets effaroucheurs ont pour but « d’effrayer », de « stresser » les oiseaux et de les forcer à quitter leurs « dortoirs » dès le lever du soleil. « Mais, attention, avec les pistolets, on ne vise pas les oiseaux », corrige Marie-Pierre Grosset, qui entend souvent des critiques de riverains et d’associations de protection de la nature. 600 à 700 fusées (détonantes et crépitantes) seront tirées sur les trois jours à La Roche-sur-Yon. Ce qui n’est pas sans provoquer quelques plaintes de voisinage. « La communication est très importante sur ce sujet, observe la salariée de la mairie yonnaise. Avec tous ces tirs de fusée, c’est une véritable psychose parfois qui s’installe pour les personnes non averties. Par le passé, certains ont cru à un attentat… »
A Saint-Nazaire, au début du mois, la méthode était plus « douce ». Les agents de la propreté publique de la ville portuaire ont utilisé un haut-parleur imitant le cri du geai, une intervention couplée à celle d’un prestataire spécialisé en fauconnerie qui a utilisé des oiseaux de proie.