Nice: L'extension de l'aéroport (et son impact environnemental) en question
AERIEN•Le projet d'agrandissement du terminal 2 fait l'objet d'une concertation publiqueFabien Binacchi
L'essentiel
- Après une interruption, la concertation publique liée au projet d’agrandissement de l’aéroport de Nice reprend jusqu’au 25 novembre.
- Certains dénoncent l’impact environnemental négatif d’un tel chantier.
- Il permettrait à l’aéroport de passer de 14 à 18 millions de passagers par an.
C’est un projet qui permettrait à la plateforme de gagner encore jusqu’à quatre millions de passagers par an. L’aéroport de Nice, déjà troisième de France après ceux de Paris pour sa fréquentation, vise grâce à une nouvelle extension les 18 millions de clients en 2023. Des travaux autour du terminal 2 que le préfet autorisera, ou pas, à l’issue d’une nouvelle période de concertation publique, ouverte dès ce lundi et pour trois semaines.
Et le débat pourrait bien être animé. Certaines voix s’élèvent en effet, redoutant des effets sur l’environnement. « Développer l’activité d’un aéroport devient contraire aux impératifs de lutte contre le réchauffement climatique », peste le Collectif citoyen 06 sur sa page Facebook.
Une « charge très importante »
Le projet de l’aéroport prévoit la construction d’un nouveau hall d’enregistrement, d’un espace de tri de bagages et de six salles d’embarquement et de débarquement. Le tout pour un plus de 25.000 m2 supplémentaires.
Les détracteurs de cette extension s’inquiètent notamment pour son effet sur le trafic routier. « Quatre millions de passagers supplémentaires, c’est une charge très importante », tranche l’élu socialiste Patrick Allemand. Le conseiller municipal et métropolitain a même appelé à aller dire « Non à l’extension de l’aéroport de Nice » sur ses réseaux sociaux.
La société Aéroports de la Côte d’Azur (ACA) répond qu’il « faut garder à l’esprit » que ces quatre millions de passagers en plus « sont lissés sur toute une année, ce qui limite d’autant l’impact au jour le jour sur la voirie ». « Nous sommes toutefois conscients de l’impact du transport automobile sur la qualité de l’air, c’est pourquoi nous avons cofinancé les travaux d’extension du tramway jusqu’à nos terminaux », rappelle également ACA.
Des appareils « plus modernes, moins émissifs »
Et, au-delà de ce qui passera sur les routes, c’est l’effet d’avions en plus qui fait s’alarmer certains. Là aussi, la plateforme apporte sa réponse. Et elle table sur des appareils « plus modernes, moins émissifs » et surtout plus gros pour limiter les rejets.
« Si l’on regarde l’évolution du trafic depuis 2012, nous avons enregistré une hausse du trafic passagers de l’ordre de 24 % pour seulement une hausse du nombre de mouvements d’avions commerciaux de 2,2 % », fait valoir ACA.
Lors de la précision du projet, la plateforme avait aussi précisé que les nouveaux postes de stationnement des avions « seront bien entendu équipés en 400 Hz (alimentation électrique) afin de limiter l’usage des moteurs auxiliaires. »
Autant d’éléments que la préfecture des Alpes-Maritimes devra prendre en compte pour arrêter sa décision, a priori avant la fin de l’année. Une étude d’impact a notamment été commandée.