Toulouse : Eeat donne une seconde vie aux restes du réfrigérateur
ANTI-GASPI•Deux Toulousains ont lancé une plateforme collaborative permettant aux particuliers d’échanger leurs restes de repas ou des aliments. Le but est de lutter contre le gaspillage alimentaireJulie Rimbert
L'essentiel
- Les repas proposés sur la plateforme coûtent deux euros, soit moins qu’un menu dans un fast-food.
- Après une période de test, les deux fondateurs toulousains ont lancé Eeat en septembre.
- Près de 20 kg de denrées alimentaires par personne finissent chaque année à la poubelle.
Les restes des pâtes carbonara au réfrigérateur peuvent faire des heureux, plutôt que de finir à la poubelle, à la veille d’un départ en week-end. C’est pour éviter le gâchis alimentaire que deux Toulousains ont lancé en septembre la plateforme collaborative Eeat permettant d’échanger des repas entre particuliers pour 2 euros.
Après les professionnels qui luttent contre le gaspillage avec notamment la plateforme Too Good To Go, le particulier peut jouer un rôle pour la planète au niveau de son réfrigérateur. Car, par an et par personne, ce sont environ 20 kg d’aliments encore consommables qui finissent à la poubelle.
Près de 130 commandes sur le mois test
C’est une veille de départ en vacances que Lionel Larroque et Frédérique Pierre ont eu l’idée de créer Eeat. Prenant l’avion, impossible pour eux d’emporter dans leurs valises les quelques tranches de jambon, le beurre et le pain de mie qui traînait dans le réfrigérateur. « On a frappé à la porte de nos voisins qui ont accepté avec plaisir notre offre, raconte Lionel Larroque, 35 ans. On s’est dit qu’une plateforme de partage serait la solution. Après avoir testé le concept auprès de nos amis, nous avons essayé une version test de la plateforme avec un point de retrait des aliments à donner sur le parking de la station de métro Jolimont ».
Le test est encourageant puisque en un mois, près de 130 commandes sont enregistrées. Les personnes désirant mettre des denrées en ligne, appelées les eeater chefs, le font gratuitement sur la plateforme où ceux qui recherchent un repas pas cher, les eeaters gourmands, peuvent ainsi les contacter. Les deux parties peuvent se donner rendez-vous à mi-chemin de leur domicile pour effectuer l’échange qui peut concerner des denrées mais aussi des restes de repas.
Les fondateurs de Eeat veulent désormais se faire mieux connaître pour générer du flux sur la plateforme afin que le modèle fonctionne à plus grande échelle. « Pour l’instant, il y a plus de d’offres que de demandes, souligne Lionel Larroque. Entre 20 et 30 eeaters chefs s’investissent, les eeaters gourmands sont moins nombreux, ce sont souvent des étudiants, des apprentis ou des jeunes travailleurs ».