ENERGIEGreenpeace dénonce les surcoûts « cachés » des déchets nucléaires

Environnement : Greenpeace dénonce les surcoûts « cachés » de la gestion des déchets nucléaires

ENERGIELe rapport dénonce une sous-estimation de la durée de vie des déchets
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une prise en charge très coûteuse. Greenpeace dénonce, dans un rapport publié ce mercredi, les « coûts cachés » liés à la gestion des déchets nucléaires, estimant qu’il faudrait au moins 18 milliards d’euros supplémentaires pour le stockage de matières radioactives aujourd’hui officiellement considérées comme réutilisables.

Selon le dernier inventaire de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), la France comptait 1,62 million de m3 de déchets radioactifs fin 2017, dont 0,2 % (3.740 m3) de déchets de haute activité, qui peuvent être radioactifs jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années. Les charges de gestion de ces déchets (hors futures opérations de démantèlement des centrales nucléaires) sont estimées à 73,5 milliards d’euros, dont 25 milliards pour le futur site de stockage géologique profond Cigéo.

Un classement différend ?

Mais « nos calculs ont permis d’estimer que les volumes de déchets de haute activité à vie longue sont cinq à sept fois supérieurs aux chiffres officiels (…) Cela signifie qu’il faudrait a minima doubler les dimensions du projet Cigéo », selon Florence de Bonnafos, de Greenpeace France.

Pour l’ONG, un certain nombre de substances radioactives, comme le combustible usé entreposé dans les piscines de La Hague, devraient être classées comme déchets et non pas comme matières (substances pour lesquelles une utilisation ultérieure est prévue ou envisagée).

EDF déjà très endetté

EDF avait assuré dès mardi après-midi avoir pris les provisions financières nécessaires pour ses déchets. « Même si notre scénario industriel est de conserver ouverte la possibilité du multirecyclage […], ce que nous pratiquons déjà depuis de nombreuses années, c’est une traduction financière prudente qui consiste à provisionner une solution de repli qui s’appuie uniquement sur les technologies aujourd’hui disponibles », a indiqué Sylvain Granger, directeur des projets déconstruction et déchets pour EDF, qui a provisionné un peu moins de 41 milliards d’euros au total.

Mais Greenpeace plaide pour requalifier en déchets davantage de types de matières. L’ONG en arrive au total à une estimation « conservatrice » de 18 milliards d’euros supplémentaires pour leur gestion, dont 15 milliards à la charge d’EDF, déjà endetté à hauteur de 33 milliards d’euros.

Cette passe d’armes intervient à deux semaines de l’issue du débat national sur la gestion des matières et déchets radioactifs lancé en avril. Après le bilan de ce débat, qui sera publié d’ici à la fin novembre, le gouvernement présentera le 5e Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs.