Incendies dans le Sud-Est : Pourquoi le risque est-il « extrême » en cette période de rentrée ?
FEUX DE FORET•Les pompiers sont très vigilants dans tout le quart sud-est. Le retour du mistral et, surtout, la reprise des activités humaines pourraient provoquer des feux de forêtJean Saint-Marc
L'essentiel
- De nombreuses zones de la région Sud-Est ont été placées en vigilance « extrême » au feu de forêt ce lundi.
- A ce jour, 6.673 hectares sont partis en fumée dans la zone Méditerranéenne. C’est plus qu’en 2018 (3.066 ha).
- Les pompiers restent très vigilants et rappellent qu’il est interdit d’allumer le moindre feu.
C’est la rentrée des classes… Et ce ne sont toujours pas les vacances pour les pompiers du Sud-Est de la France. Au contraire, même : le risque d'incendie est très élevé depuis quelques jours. Pour la première fois de l’année, le risque est jugé « extrême » dans une bonne partie du Gard, de l’Hérault, du Vaucluse ou encore des Bouches-du-Rhône.
« Une immense partie de la région est concernée, sauf les Alpes-Maritimes, la Corse et dans une moindre mesure le Var, qui ont un peu été arrosés », explique le colonel Nicolas Faure, porte-parole des pompiers des Bouches-du-Rhône.
La sécheresse est bien évidemment le principal facteur de risque : tant qu’il ne pleuvra pas, les pompiers seront sur les dents. Le mistral, qui commence à souffler sérieusement sur la région, est un autre facteur. La rentrée scolaire en est un troisième, plus étonnant. Nicolas Faure :
« Avec toute la prévention mise en place, les gens sont vigilants l’été… Mais peut-être un peu moins avec la rentrée. On reprend le travail, les habitudes scolaires. Et on sait que c’est l’activité humaine qui génère les départs de feu. Il y aura plus de circulation sur les routes, plus de travaux, plus de jardinage. Il ne faut surtout pas se dire "c’est la rentrée, je vais nettoyer mon jardin et tout brûler !" » »
C’est évidemment interdit, car à la fin de l’été, la végétation est particulièrement sèche et particulièrement inflammable. Outre le mistral, qui pourra atteindre les 90 kilomètres/heure dans les Bouches-du-Rhône, les pompiers rappellent que les températures restent élevées (jusqu’à 31 degrés cette semaine dans le Vaucluse).
« L’été indien ne nous plaît pas à nous les pompiers ! »
Ils ont donc mobilisé des renforts et restent très vigilants pour que l’année 2019 reste « correcte » sur le front des incendies. Dans la zone méditerranéenne, qui va de l’Ardèche à la Corse et de l’Aude aux Alpes-Maritimes, 1.212 départs de feu ont été comptabilisés, pour 6.673 hectares partis en fumée.
Ces chiffres sont plus mauvais que ceux de l’été 2018 (1.035 départs et 3.066 ha brûlés), mais meilleurs que la moyenne des dernières années : entre 2014 et 2018, les pompiers ont comptabilisé 1.659 incendies en moyenne par an et 8.424 hectares ont fini en cendres.
« On ne relâche pas la vigilance car ça peut basculer du jour au lendemain, conclut le colonel Nicolas Faure. Mais globalement, l’été indien ne nous plaît pas du tout, à nous les pompiers ! »