Lyon: Quels ont été les effets de la circulation différenciée lors du dernier pic de pollution?
POLLUTION•La métropole a dévoilé ce lundi les effets observés dans l'agglomération fin juin, lors des premières mises en place de la circulation différenciéeElisa Frisullo
L'essentiel
- Lors de la mise en place de la circulation différenciée, fin juin et début juillet à Lyon, le trafic a diminué d’environ 100.000 véhicules par jour.
- Les automobilistes ont été nombreux à commander leur vignette Crit’Air à ce moment-là.
- Des effets sur la pollution ont été enregistrés sans qu’une baisse spectaculaire des émissions ne soit observée.
Il suffisait de regarder les voitures circulant dans les files voisines, fin juin, lors des premières mises en place de la circulation différenciée à Lyon, pour constater que bon nombre d’en elles n’étaient pas dotées de la vignette Crit’Air. De là à penser que cette mesure ne servait à rien, il n’y avait qu’un pas, franchi aisément par de nombreux habitants.
Et pourtant, selon un bilan dévoilé ce lundi par les services de la métropole, il semble que la circulation différenciée a porté ses fruits lors du dernier épisode caniculaire. « Ce dispositif a démontré son efficacité pour la qualité de l’air », indique la collectivité, alors que la mesure est une nouvelle fois mise en place à compter de mardi matin à Lyon, Villeurbanne et Caluire.
Cent mille voitures de moins
Sur les jours de circulation différenciée, le trafic global a baissé de 6 % sur l’ensemble de l’agglomération, ce qui représente 100.000 véhicules en moins par jour sur les routes. En pleine heure de pointe du soir, au deuxième jour d’application de la mesure, jusqu’à 9 % de véhicules en moins ont été observés à Lyon ou Villeurbanne, où moitié moins de congestion (temps passé à attendre dans les bouchons) a été enregistré.
Les contrôles de police et de gendarmerie et les verbalisations mises en place à ce moment-là ont sans doute grandement pesé sur les automobilistes. Lors de ce pic de pollution, 48.000 vignettes Crit’Air ont été commandées dans le Rhône permettant d’augmenter de 10 % le parc de véhicules désormais équipés du fameux macaron. Une belle progression sachant qu’avant cette précédente canicule et pollution à l’ozone, à peine un automobiliste sur deux en était doté, rappelle la métropole.
Un effet encore léger sur la qualité de l’air
Durant cette période, les TCL ont vendu 120.000 Tick’AIr, permettant de voyager sur le réseau pour 3 euros par jour, soit environ 4.000 nouveaux clients quotidiens. « L’utilisation quotidienne de véhicules électriques Bluely a augmenté jusqu’à 20 %. Et une augmentation de l’utilisation de la trottinette électrique a été constatée avec une hausse de 8 à 32 % selon les opérateurs », détaille encore la métropole.
Et la qualité de l’air dans tout ça ? Ces mesures combinées et restrictives n’ont pas eu d’effets spectaculaires mais ont quand même permis de diminuer de 6 % les émissions de dioxyde d’azote (NO2) sur la métropole de Lyon. Un polluant qui, cumulé à un fort ensoleillement, entraîne les concentrations d’ozone. De nouvelles évaluations devraient accompagner les mesures préfectorales activées dès ce 23 juillet par la préfecture.