VIDEO. Strasbourg: Une unité de recyclage unique au monde pour les bouteilles de lait et autres plastiques complexes
RECYCLAGE•Le géant de l’isolation et de l’étanchéité Soprema innove en recyclant les plastiques complexes (PET) pour créer sa propre matière premièreGilles Varela
L'essentiel
- Le groupe alsacien Soprema, spécialiste de l’isolation et de l’étanchéité du bâtiment recycle le plastique complexe (PET) pour créer sa propre matière première, le polyol, l’un des principaux composants des mousses isolantes.
- Le département Recherche et développement du groupe a conçu une unité de recyclage unique au monde.
- Les déchets en plastique complexe, comme les bouteilles de lait opaque blanches ou les barquettes alimentaires multicouches, sont transformées en matière première utile au groupe au lieu d’être incinéré.
C’est une innovation présentée comme une première mondiale par le groupe alsacien Soprema, spécialiste mondial en matière d’étanchéité et d’isolation du bâtiment. Une unité unique en son genre qui permet de recycler les plastiques opaques, appelés scientifiquement polyéthylènes téréphtalates complexes (PET). Ils sont à présent transformés en matière première, vierge. En clair, toutes les bouteilles de lait en plastique blanc, de shampoing, les barquettes alimentaires multicouches, sont depuis janvier transformées en polyols, l’un des composants principaux des mousses isolantes pour le bâtiment. Baptisé Sopraloop, le procédé a été mis au point en partenariat avec Citeo et l’Ademe.
Une bonne nouvelle pour l’environnement lorsque l’on sait que seul 26 % des emballages en plastique sont pour l’instant recyclés en France et pratiquement aucun pour les plastiques complexes, soit environ 130.000 tonnes en PET chaque année qui finissent systématiquement dans les incinérateurs.
Le groupe, « soucieux d’avoir une politique d’éco-sourcing », assure son président Pierre-Etienne Bindschedler, a investi 7 millions d’euros pour se soustraire des matières premières pétro-sourcées avec cette nouvelle unité basée au sud de la zone portuaire de Strasbourg. Elle en profite au passage pour « réduire sa dépendance à l’énergie fossile et éviter d’être dépendant des fluctuations souvent très fortes du marché pour le polyol », confie Pierre-Etienne Bindschedler.
Concrètement, les déchets sont d’abord triés mécaniquement avant via un tri optique d’éliminer les « contaminants ». Suivent un broyage et un lavage pour être transformés en paillettes. Viens ensuite, et c’est ce qui fait la particularité de ce recyclage, un traitement chimique avec des additifs dans deux réacteurs et une transformation en polyol, une matière première vierge, de couleur kaki. Le site est en mesure de produire 5.500 tonnes de polyol par an, à partir de 3.500 tonnes de PET. A terme, l’objectif de Soprema est de doubler cette capacité, avant de créer d’autres unités de recyclage pour le groupe. Pas de doute, les déchets ont de l’avenir.