POLEMIQUE«Effaroucher» les ours, c’est désormais possible dans les Pyrénées

Pyrénées: «Effaroucher» les ours, c’est désormais possible (mais pas n'importe comment)

POLEMIQUEUn arrêté publié samedi au Journal officiel définit le cadre des mesures d’effarouchement des ours des Pyrénées, censées protéger les troupeaux
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Depuis samedi, il est officiellement possible d’effaroucher des ours dans les Pyrénées, afin de protéger les troupeaux.
  • Ces mesures, qui ne font pas l’unanimité, se veulent graduelles et doivent être évaluées.

Trois jours après la mort de 260 brebis en Ariège, tombées d’une crête à cause de la présence d’un ours, des mesures d’effarouchement ont été publiées samedi au Journal officiel. Une quarantaine de plantigrades, au moins, sont présents dans le massif pyrénéen, où la tension est très vive entre opposants et partisans de l’animal.

Annoncées en avril par le ministère de l’Agriculture, ces mesures graduelles pourront être mises en œuvre par tout éleveur, groupement pastoral ou gestionnaire d’estive qui aura obtenu au préalable une autorisation préfectorale.

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La première, dite « simple », emploie des moyens d’effarouchement sonores (cloches, sifflets, corne de brume, pétards…), olfactifs et lumineux (torches, phares, signaux lumineux de toute nature). Selon l’arrêté, elle doit être justifiée par la survenance d’au moins une attaque sur l’estive au cours de l’année précédant la demande ou d’au moins quatre attaques cumulées sur l’estive au cours des deux années précédant la demande.

Une deuxième méthode « renforcée » avec des tirs non mortels

La seconde méthode « renforcée » permet le recours à des tirs non mortels de «toute arme à feu chargée de cartouches en caoutchouc » ou à double détonation. Elle peut être demandée dès la deuxième attaque intervenue en moins d’un mois malgré la mise en œuvre de moyens d’effarouchement simple pendant cette période. Elle peut l’être aussi – dans le cas d’estive ayant subi au moins quatre attaques cumulées sur les deux années précédentes – dès la première attaque attribuable à un ours survenue malgré le déploiement de stratégies d’effarouchements simples lors de la période de pâturage en cours.

Cette méthode ne peut être réalisée que par un berger ou un éleveur titulaire du permis de chasse, des chasseurs, des agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) formés au préalable ou des lieutenants de louveterie.

Quelle que soit la méthode d’effarouchement pratiquée, elle fera l’objet d’un compte rendu détaillé au préfet. Si celle-ci devait être réalisée dans le parc national des Pyrénées, elle serait soumise à l’autorisation du directeur du parc. Appliquées à titre expérimental, ces mesures seront évaluées par l’ONCFS.