ENVIRONNEMENTLes questions que pose l'arrivée de la vignette Crit'Air à Marseille

Marseille: Ce qu'il faut savoir sur la mise en place de la vignette Crit'Air

ENVIRONNEMENTDans un arrêté pris le 8 juin dernier, la préfecture instaure la mise en place de vignettes Crit'Air dans le centre de Marseille.
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • La vignette Crit’Air est désormais en vigueur à Marseille.
  • Elle vise à interdire la circulation des véhicules les plus polluants en cas de pic de pollution.

Après des mois de discussion, la décision est enfin prise. Dans un arrêté publié le 8 juin dernier et repéré par Marsactu, le préfet des Bouches-du-Rhône prévoit désormais le recours à la vignette Crit’Air afin de limiter la circulation des véhicules polluants lors des prochains pics de pollution. 20 Minutes fait le point.

C’est quoi, la vignette Crit’Air ?

Obligatoire dans plusieurs grandes villes comme Paris et Lille, la vignette Cri’Air est une pastille qui permet de classer les véhicules du plus au moins polluant sur une échelle de 1 à 5. Ces vignettes permettent la mise en place de la circulation différenciée, qui interdit la circulation des véhicules les moins propres. Tous les Marseillais propriétaires de véhicules sont donc invités à se procurer au plus vite cette pastille sur le site dédié, moyennant 3,62 euros.

Quels véhicules pourront circuler à Marseille en cas de pic de pollution ?

En cas de pic de pollution, désormais, seuls les véhicules de niveaux 1 à 3 seront autorisés à circuler. Il s’agit des voitures électriques, des voitures à hydrogène, des voitures essence immatriculées pour la première fois après le 1er janvier 1997 et les voitures diesel immatriculées après le 1er janvier 2006. Les véhicules qui auront d’autres vignettes, ou pas de vignette, ne seront pas autorisés à circuler dans le périmètre défini, sous peine d’une contravention de 68 euros pour les véhicules légers et 135 euros pour les poids lourds. Des dérogations sont toutefois prévues pour certains types de véhicules comme les véhicules d’urgence.

Quelles zones sont concernées ?

Dans son arrêté, le préfet décide d’appliquer la circulation différenciée dans le centre-ville de Marseille, dans une zone allant du Prado au Jarret, en passant par Plombières et le viaduc d’Arenc. Un choix qui satisfait les associations de protection de l’environnement. « A Marseille, on veut toujours jouer petit bras, regrette Stéphane Coppey. Mais ce périmètre me semble cohérent. Dans cette zone, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas d’alternatives à la voiture. Mais cela n’inclut pas les quartiers, au sens large, qui méritent aussi d’avoir une protection en termes de qualité de l’air. »

« La zone de circulation différenciée (Jarret y compris) comprend la majorité des personnes exposées à des dépassements réglementaires des normes de qualité de l’air sur la ville de Marseille, justifie la préfecture. L’État, les élus et les acteurs économiques ont convenu de lancer la mesure sur ce périmètre du centre-ville et de s’inscrire dans une démarche évolutive, qui, à terme, pourra conduire en cas d’épisode de pollution à élargir le périmètre ou augmenter les niveaux de vignette interdits. »

Quels sont les critères pour mettre en place la circulation différenciée à Marseille ?

Selon l’arrêté préfectoral, cette mesure sera appliquée dès le prochain pic de pollution, après consultation du Comité d’Exp’Air en cas d’épisode de pollution prolongé. La procédure est toutefois enclenchée uniquement lorsque le niveau d’alerte aura dépassé le niveau 2, soit un taux de pollution aux particules qui dépasse les 80 microgrammes par m³. Des mesures envisagées « en cas d’épisode persistant supérieur à quatre jours au moins », selon un communiqué de la préfecture. Dans ce cas, la circulation différenciée sera appliquée entre 6 heures et 20 heures.

Un cas de figure qui reste rare sur Marseille. « C’est une mise en place très progressive, déplore Stéphane Coppey, président de FNE 13, Dans ce cas de figure, on risque de jamais l’utiliser à Marseille. La vignette Crit’Air pourrait être utilisée de manière beaucoup plus ample, pas que pour une alerte de niveau 2 ! » « C’est déjà un début, estime Roland Blum, vice-président à la métropole en charge des transports. Il s’agit d’une première étape pour mettre en place une politique de substitution de la voiture à des modes de transports plus doux. »

Est-ce suffisant pour faire baisser le niveau de pollution ?

L’instauration de la vignette Crit’Air ne constitue qu’un pan des mesures prévues par la préfecture dans le cadre de son Plan d’urgence transports. Pour compléter le dispositif, elle prévoit d’instaurer la gratuité du stationnement pour les résidents, et le doublement du stationnement pour les non-résidents.

Les Marseillais pourront également bénéficier de la gratuité de l’abonnement courte durée au vélo en libre-service, ainsi que celles des parkings-relais. Mais pas de gratuité des transports en commun : il faudra payer a minima un ticket, qui sera valable et utilisable à volonté toute la journée.