Pyrénées: Les oursons de Sorita probablement tués par un autre ours (histoire de pouvoir s'accoupler avec leur mère)
DRAME•Les deux oursons de Sorita n’ont plus donné signe de vie depuis début mai, alors que leur mère a été vue avec un ours mâle. Les agents de l’ONCFS pensent que ce dernier a tué les petits pour mieux s’accoupler avec leur mèreBéatrice Colin
L'essentiel
- Mi-avril, l’ourse Sorita, lâchée en Béarn en octobre, avait été repérée avec deux oursons.
- Ces derniers n’ont plus donné signe de vie depuis début mai alors que leur mère a été repérée avec un ours mâle par l’ONCFS.
- Les agents pensent que le mâle a tué les deux petits pour mieux s’accoupler avec leur mère, une prédation assez classique chez les plantigrades.
En octobre dernier, l’ourse slovène Sorita était lâchée dans le Béarn. A sa sortie d’hibernation, mi-avril, elle avait été observée dans les Hautes-Pyrénées suivie par deux oursons. Ce sont des agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qui avaient pu les observer « à la jumelle ».
Mais ces derniers pensent aujourd’hui qu’ils ne reverront jamais les deux jeunes plantigrades. « De nombreux éléments recueillis par les agents de terrain ces dernières semaines donnent à penser que les deux petits ont été victimes de la prédation d’un ours mâle », a annoncé ce mercredi l'ONCFS dans un communiqué.
Après avoir été aperçus une première fois avec leur mère le 17 avril en pays Toy, les oursons ont été repérés grâce à leurs empreintes dans la neige et celles de leur mère le 1er mai.
Depuis, aucune trace des nouveaux venus. Par contre, le GPS de Sorita a indiqué qu’elle a effectué de son côté de grands déplacements, dans des zones escarpées, là où des oursons ne peuvent pas s’aventurer.
Tuer pour s’accoupler
Une attitude loin de celle d’une ourse mère de famille. Ce qui a mis la puce à l’oreille des agents de l’Office. Après enquête sur le terrain, ils ont relevé la présence d’un autre ours sur le passage de Sorita, et le 8 mai dernier, ils ont vu la mère en compagnie d’un mâle adulte, sans oursons à leurs côtés.
Les agents pensent que ce plantigrade mâle a pu tuer les petits pour pouvoir s'accoupler avec leur mère.
« Parmi les causes de mortalité fréquentes observées dans la nature, la prédation par un ours mâle, différent du père génétique, est une constante chez l’ours et représente 20 % des mortalités d’oursons. Ces infanticides provoquent un retour des chaleurs de la femelle et ouvrent la possibilité à un nouvel accouplement », indique l’ONCFS dans un communiqué. En résumé, la dure loi de la faune sauvage.