ENVIRONNEMENTOù trouve-t-on la pollution aux particules fines à Strasbourg?

VIDEO. Strasbourg: Où trouve-t-on la pollution aux particules fines ?

ENVIRONNEMENTUn premier bilan des mesures citoyennes de la qualité de l’air a été présenté
Alexia Ighirri

Alexia Ighirri

L'essentiel

  • Axes routiers, chauffage au bois, cuisine… La question est de savoir où se trouvent les particules fines qui polluent l’air de Strasbourg.
  • Des mesures citoyennes sont réalisées par des volontaires, grâce à des microcapteurs à particules, dans le cadre d’une expérimentation lancée par Atmo Grand Est.
  • Un premier bilan du dispositif a été présenté ce lundi

Il y a quelques semaines, 20 Minutes vous a présenté l'expérimentation lancée par Atmo Grand Est et ses partenaires pour des mesures citoyennes de la pollution de l'air en temps réel sur le territoire de l’ Eurodistrict Strasbourg-Ortenau. Dans ce cadre, jusqu’à fin mai, 21 citoyens de l’Eurométropole de Strasbourg et de Kehl (en Allemagne) sont équipés d’un capteur connecté à une application mobile qui enregistre et retranscrit, sous forme de cartes et graphiques, les données de la pollution aux particules fines (PM10, PM 2,5 et PM1), produite autant par le trafic routier que le chauffage au bois.



Un premier bilan a été présenté lundi. Avec la satisfaction de voir que les mesures citoyennes, faites au quotidien et à hauteur d’homme, viennent conforter celles des stations du gendarme de la qualité de l'air. Et confirmer la variabilité des données selon la météo (pluie, vent, soleil) et les horaires (de pointe ou creuses). Voire de la présence d’un fumeur ou d’un vapoteur à proximité (même si des particules fines liquides produites peuvent venir interférer la mesure).

Près des axes routiers, mais pas seulement

Si les particules fines se trouvent le long des principaux axes routiers (surtout en cas d’embouteillages), elles sont aussi nombreuses dans les quartiers retirés, lorsque les habitants rallument leur chauffage au bois. Il y a toutefois quelques surprises, comme l’ont raconté quelques-uns des cobayes présents. Petit florilège de leurs retours d’expérience :

- « J’ai fait des mesures proches de l’A35, les niveaux de particules n’étaient pas particulièrement élevés. Par contre, elles ont augmenté près du marché Saint-Thomas, parce qu’il y avait des grillages et des frites. C’est comme l’air dans une cuisine : faire quelque chose à la poêle, c’est fortement déconseillé. Et en plus, la pollution dure des heures. »

- « Parti chercher à manger, du côté de la Porte de l’Hôpital, les niveaux de particules dans l’air étaient élevés sur le chemin aller et bas lors du retour, parce qu’il y avait moins de circulation à cet horaire. »

- « Je me suis engagé sur un passage piéton, je suis passé juste derrière le pot d’échappement d’un bus, les données ont grimpé en flèche. »

- « Le 1er mai, je suis partie de Schiltigheim jusqu’à la place de l’Etoile à vélo. Il a suffi d’une voiture sur la route pendant quelques instants pour que les particules augmentent. »

- « Dès qu’il pleut, les mesures repassent dans le vert. Mais une voiture ne pollue pas moins quand il pleut. Les particules ne disparaissent pas mais elles vont dans l’eau. »

- « J’ai comparé les niveaux de la route de Schirmeck à ceux de la piste cyclable à environ 50 mètres de là, près de la Bruche. Bah ce n’était pas forcément mieux. »