RECYCLAGEFeu «verre» pour l’expérimentation de la consigne des bouteilles à Toulouse

VIDEO. Toulouse: Feu «verre» pour l'expérimentation de la consigne des bouteilles dans la Ville rose

RECYCLAGEA partir de ce lundi, à l’initiative d’une association, la consigne des bouteilles en verre fait son grand retour dans une vingtaine de magasins de l’agglomération toulousaine
L'association toulousaine Consign'UP lance une expérimentation autour de la consigne des bouteilles en verre.
L'association toulousaine Consign'UP lance une expérimentation autour de la consigne des bouteilles en verre. - B. Colin / 20 Minutes
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Consign’UP, une association créée il y a un an, lance ce lundi une expérimentation de bouteilles consignées dans une vingtaine de commerces de l’agglomération.
  • Au cours des trois prochains mois, elle espère collecter 10.000 bouteilles.
  • Ces bouteilles sont ensuite lavées puis revendues pour leur réemploi par des viticulteurs, brasseurs et producteurs de jus de fruit partenaires de cette opération.

Chaque année, les Toulousains jettent 25 kg de verre dans les containers qui partent ensuite à la verrerie d’Albi pour y être transformés en nouvelle bouteille. Ce qui passe pour un geste écolo, l’est beaucoup moins lorsqu’on regarde de plus près le bilan de ce recyclage, notamment sur les émissions de CO2, le verre devant être chauffé durant plusieurs heures à 1.500 euros.

Comme le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas, pour Marion Lembrez, « la meilleure bouteille, c’est celle qu’on réemploie ». C’est sur ce principe que cette Toulousaine a décidé de remettre au goût de jour la consigne.

Pour relancer cette pratique, elle lance ce lundi une expérimentation avec les autres bénévoles de son association, Consign'UP. Les Toulousains vont pouvoir acheter dans une vingtaine de commerces de l’agglomération des bières, des jus de fruit et du vin dont les bouteilles seront étiquetées d’un sticker jaune et noir et consignées.

A eux de les ramener s’ils veulent récupérer la petite somme supplémentaire versée pour l’achat de leur contenant en verre. Une fois récupérées les bouteilles seront lavées puis revendues aux 17 viticulteurs, brasseurs ou producteurs de jus de fruit qui se sont engagés dans cette démarche.

Avoir sa propre station de lavage

« Notre objectif est de collecter au cours des trois mois d’expérimentations 10.000 bouteilles et montrer que ce système fonctionne. Pour financer une station de lavage, nous estimons qu’il faut récupérer ainsi 700.000 bouteilles par an. En attendant, nous utiliserons une station de lavage à Bordeaux, une étape intermédiaire qui reste plus propre que le recyclage actuel », insiste la militante.

Le coût d’une bouteille lavée sera de 30 centimes d’euros, quand un brasseur la paye aujourd’hui de 35 à 45 centimes et qu’un viticulteur débourse entre 15 à 35 centimes selon la forme et la provenance de sa bouteille, parfois en provenance des… Émirats arabes unis.

« A terme, nous espérons pouvoir la vendre à 20 centimes. Notre conviction, et celle de nos partenaires, c’est qu’il y a une urgence écologique et que la consigne est à la portée de tous », plaide Marion Lembrez qui sait aussi que cela implique des changements de comportement.



Mais c’est aussi dans l’air du temps. « C’est une demande que nous avons de nos clients. Nous pratiquons déjà la consigne pour les pots de miel et les bouteilles de limonade, donc certains d’entre eux sont déjà sensibilisés et le font avec plaisir », assure Xénie du magasin Ceci & Cela, partenaire de l’opération.



En France, les projets similaires ne manquent pas. En Alsace, où 25 millions de bouteilles consignées sont vendues chaque année, un réseau vient d’être lancé. En Drôme-Ardèche, une station de lavage est financée. Et une association nationale devrait se créer d’ici peu pour structurer le retour de la consigne.

Car si des producteurs de vins de Gaillac ou de Fronton s’engagent, leurs bouteilles elles sont vendues un peu partout en France. Pour que la consigne ait du sens, il faudrait qu’elles puissent être collectées sur tout le territoire et même, être éventuellement rachetées sur place par un viticulteur utilisant la même forme de bouteille.