POLLUTIONLa Bretagne n’en a pas fini avec les algues vertes mais ça va mieux

Bretagne: La région n’en a pas fini avec les algues vertes mais ça va mieux

POLLUTIONOn n’avait jamais ramassé aussi peu d’algues que l’an dernier dans la région
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Environ 20.000 tonnes d’algues ont été ramassées l’an dernier en Bretagne, soit la plus faible quantité depuis 2002.
  • La météo favorable a joué pour beaucoup, tout comme la baisse de la teneur en nitrates enregistrée dans les cours d’eau.
  • Mais la Bretagne n’en a pas pour autant fini avec le phénomène, comme en témoigne l’échouage massif d’algues vertes ces derniers jours dans la baie de Saint-Brieuc.

Y aura-t-il des algues vertes sur les plages bretonnes cet été ? C’est la question qui revient chaque année quand les beaux jours sont de retour. S’il est encore trop tôt pour y répondre, car nous ne sommes pas devins en matière de météo, force est de constater que la situation tend à s’améliorer ces dernières années dans la région. L’an dernier, ce sont ainsi 20.000 tonnes d’algues vertes qui ont été ramassées sur les côtes bretonnes, soit la plus faible quantité (avec 2014) depuis le démarrage des études en 2002.

« Cette petite année s’explique notamment par le faible report que l’on a eu de l’année précédente », explique Sylvain Ballu, chercheur au Centre d’études et de valorisation des algues (Ceva). L’hiver 2018 ayant été assez tempétueux en Bretagne, cela a en effet permis de bien évacuer les stocks accumulés sur les plages les mois précédents. La conséquence a été un échouage des algues plus tardif avec 10 fois moins de surface touchée en début de saison par rapport à la période 2002-2017.

La teneur en nitrates a baissé dans les cours d’eau

Si les conditions météorologiques jouent pour beaucoup dans la prolifération des algues, le phénomène, très complexe, dépend aussi de la qualité de l’eau. Et sur ce point, la Bretagne a fait des efforts. « La teneur en nitrates dans les cours d’eau a sensiblement baissé. On était en moyenne à 45 milligrammes par litre en 2010 et on est désormais autour des 30 milligrammes, et même moins dans certaines baies », souligne Thierry Burlot, vice-président de la région chargé de l’environnement.

« On ne peut rien faire sur la météo. Donc la seule action pertinente que nous pouvons mener, c’est de réduire les fuites d’azote issues principalement des exploitations agricoles », poursuit-il. « On sent une prise de conscience du monde agricole mais il faut du temps pour que les mentalités changent », estime de son côté la préfète Michèle Kirry.

La baie de Saint-Brieuc tapissée de vert

Pour lutter contre ce fléau, l’État et les collectivités locales ont signé en 2017 un deuxième plan d’actions avec 60 millions qui seront investis jusqu’en 2021. Mais les algues vertes n’en ont que faire de l’argent. Depuis quelques jours, elles ont fait un retour massif dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).

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« C’est un peu le point noir car la situation s’est nettement améliorée dans la zone de Saint-Michel-en-Grève qui posait également problème », reconnaît Thierry Burlot, rappelant que la baie de Saint-Brieuc « concentre 10 % des exploitations bretonnes » avec 1.200 agriculteurs installés sur le bassin-versant.

Ailleurs en Bretagne, la situation semble plutôt bonne avec peu d’échouages constatés. Mais de là à imaginer une éradication complète du phénomène, l’objectif fixé par ce second plan, mieux vaut là-dessus se montrer prudent. « Les algues sont de toute façon un phénomène naturel, elles font partie de l’écosystème. Cela ne pose pas de problème s’il y a un peu d’algues vertes sur les plages. Ce sont les échouages massifs, qui témoignent d’un dérèglement, qu’il faut essayer d’éradiquer », souligne Sylvain Ballu.