VIDEO. Monaco: On a visité l'hôpital pour les tortues marines blessées ou victimes du plastique
AUX PETITS SOINS•Le Musée océanographique de la Principauté inaugure un nouvel espace de 550 m2 samediFabien Binacchi
Cinq bassins individuels pour prodiguer les premiers soins et un immense aquarium à ciel ouvert où barboter pendant une convalescence… Sur le Rocher de Monaco, au pied de l’Institut océanographique, c’est un véritable hôpital pour tortues marines qui va être inauguré samedi en même temps qu’une exposition temporaire.
Le complexe, construit à flanc de falaise face à la Méditerranée (pour un budget de 5 millions d’euros), est inclus dans un nouvel espace du musée : 550 m2 consacrés à « l’Odyssée » de ces reptiles menacés par l’activité humaine.
Menacées notamment par le plastique
« Les sept espèces recensées dans le monde sont toutes en danger, pointe Richard Calcagno, le directeur général de l’institut. L’idée de ce nouveau lieu est de sensibiliser et de convaincre le public de participer à certains changements profonds. »
La carapace fendue suite à des chocs avec des embarcations, prises dans des filets ou encore victimes de pollutions, notamment plastique, les bêtes ramenées jusqu’à ce Centre monégasque de soins des espèces marines (CMSEM) pourront être soignées.
« Tous les usagers de la mer qui rencontreraient une tortue en difficulté sont invités à nous contacter, explique Olivier Brunel, le chef du service aquarium au musée. Nos cinq bassins “lits d’hôpital” sont équipés pour accueillir des spécimens de 20 g à 200 kg, dont les Caouannes, les plus répandues chez nous. Nous avons la possibilité de procéder à de nombreux examens et notamment des endoscopies, directement sur place. »
Placées ensuite dans un « bassin de réhabilitation »
Guéries, les patientes devront encore passer l’étape du « bassin de réhabilitation » de 160 m3 (ouvert au public), « pour s’assurer que leur état est compatible avec un retour à la vie sauvage ». « On vérifiera notamment qu’elles sont capables de s’alimenter normalement en les mettant en contact avec des proies vivantes », précise Olivier Brunel.
En attendant les premières vraies blessées, deux tortues nées en captivité au parc Marineland d’Antibes essuient les plâtres de ces nouvelles installations. « Après dix semaines sous étroite surveillance au cap d’Antibes, dans un lagon clos, les capacités de survie de ces deux tortues caouannes et leur instinct de chasse ont été jugés insuffisants » pour « vivre en milieu naturel », précise le musée.
Elles sont « accueillies dans le cadre d’un partenariat conclu entre plus de dix aquariums européens, permettant leur prise en charge et celle de leurs congénères dans les meilleures conditions », indique aussi la direction.