SCIENCESCes lycéens attrapent des libellules pour une mission scientifique

Nantes: Des lycéens attrapent des libellules au Cameroun pour une mission scientifique

SCIENCESHuit adolescents nantais, encadrés par des scientifiques du Muséum d'histoire naturelle, sont au Cameroun pour les vacances de Pâques
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Huit filles et garçons participent au rencensement des oiseaux et des libellules d'une zone humide du Cameroun.
  • Les chercheurs espèrent découvrir de nouvelles espèces.

Les plus bosseurs révisent déjà leur bac, d’autres en profitent pour faire des grasses mat’. Alors que les vacances de Pâques battent leur plein pour les élèves de la zone B, huit lycéens nantais vivent une aventure peu banale. Lundi soir, après un long voyage en avion, ces élèves de terminale sont arrivés à Dschang, au Cameroun. Et pendant les dix prochains jours, ils vont compter les libellules et les oiseaux dans le cadre d’une mission scientifique menée par le Muséum d’histoire naturelle de Nantes (dans le cadre d’une coopération initiée en 2000 avec Dschang).

« L’objectif est d’établir un inventaire des espèces qui évoluent autour du lac artificiel et de la zone humide qui nous intéresse, explique Jonathan Orain, médiateur scientifique, qui les encadre. L’opération nous aurait pris un mois si on n’était partis qu’à deux. Par binôme, les jeunes vont identifier les oiseaux [il y a notamment des échassiers] le matin, grâce à des jumelles. L’après-midi, il faudra qu’ils capturent des libellules avec des filets, les pieds dans l’eau, puis on définira leur espèce, le sexe… »

De potentielles espèces à découvrir

Sélectionnés via le dispositif d’égalité des chances Brio, les lycéens ont suivi plusieurs séances de préparation au muséum. Si tous n’ont pas le même niveau en sciences, certains se sont véritablement passionnés pour le projet. « A la base, je voulais faire des études de kiné mais je pense que je vais me laisser tenter par une fac de biologie, explique Loïk, en terminale S, qui s’est formé à la technique de capture des libellules. Comprendre le lien entre le lac, la biodiversité, la population, c’est vraiment super intéressant. »

Sur place, les chercheurs, en lien avec des scientifiques camerounais, espèrent secrètement découvrir de nouvelles espèces d’insectes, en plus du potentiel de 5.000 types de libellules qui pourraient être recensées dans le pays. « Il y a aussi un enjeu de santé publique, affirme Tony, 17 ans. L’objectif de mieux connaître les populations de libellules, c’est de les aider à se développer. Car après, elles tuent les moustiques, qui sont aujourd’hui responsables de nombreuses maladies, comme le chikungunya. »

Les lycéens et leurs encadrants organiseront un compte rendu de leurs découvertes auprès de la population locale, avant de repartir. Ensuite, des analyses continueront au Muséum avant une restitution des travaux et une exposition, cette fois à destination des Nantais.