Alsace: Le diesel interdit à Strasbourg et dans l'Eurométropole dès 2024?
TRANSPORTS•Un tiers des écoles de l'Eurométropole est affectée par une grave pollution de l'air, selon Greenpeace. Christel Kohler, adjointe au maire en charge de l'environnement, soutient une interdiction du diesel à l'horizon 2024-2025.Nils Wilcke (avec A.I.)
«Il faut que l’on sorte du diesel au plus tard d’ici 2024-2025 à Strasbourg et dans toute l’eurométropole », annonce à 20 Minutes Christel Kohler, adjointe au maire en charge de l’environnement confirmant une information de France Bleu Alsace ce mardi. Pour Yves Carra, porte-parole de l’Automobile Club, interdire les véhicules diesel n’est pas forcément justifié.
Urgence sanitaire
« C’est une situation d’urgence sanitaire, il faut du courage politique », insiste auprès de 20 Minutes Christel Kohler. L’adjointe au transport réagit à un rapport alarmant de Greenpeace publié le même jour, montrant, chiffres à l’appui, qu’une école sur trois est directement exposée à des niveaux « illégaux » de pollution dans l’air à Strasbourg et dans ses environs.
Elle égrène les mesures déjà mises en place par la ville : interdiction des camions roulant au diesel dans le centre de Strasbourg, développement des transports en commun, réhabilitation des logements mais aussi 1,5 million d’euros dégagés par le fond Air bois en début d’année pour inciter un millier d’habitants de l’eurométropole à remplacer leur appareil de chauffage au bois.
Motifs électoralistes ?
Autre chantier sur la table : la création d'une zone à faibles émissions (ZEF) pour exclure les véhicules les plus polluants sur les bases de la vignette Crit’Air d’ici à 2020. L’avenue du Rhin, particulièrement exposée à la pollution autoroutière, est particulièrement visée par l’élue : « Il faut arrêter ce trafic de transit et contrôler davantage les poids lourds. Pour le moment, l’amende est de 22 euros, c’est insuffisant ».
« On voit que les élections approchent mais est-ce réaliste et justifié d’interdire tous les diesels d’ici cinq ans ? », s’interroge Yves Carra, porte-parole de l’Automobile Club. « Pour les vieux diesels, c’est possible. Encore qu’il n’en existe plus beaucoup. Ce type de mesures pénalise les plus modestes, qui n’ont pas forcément les moyens de remplacer leurs véhicules. Les diesels les plus récents ne polluent pas plus qu’une voiture à essence », selon lui.
Des capteurs dans les écoles
Concernant la pollution de l’air dans les crèches et écoles de l’agglomération, l’Agence régionale de santé Grand Est a précisé mardi que des projets sont intégrés au plan d’actions du contrat local de santé de l'eurométropole. Parmi lesquels « l’arrêt moteur aux écoles » : lancé « fin 2018 dans quelques écoles, il est demandé aux parents de couper les moteurs de leur voiture quand ils attendent leur enfant », dixit Clémence De Baudouin du pôle veille et sécurité sanitaire de l’ARS.
Autre mesure qui va être mise en place en 2019-2020 selon l’agence : l’installation de capteurs qui iront de classe en classe « pour mesurer le CO2 et l’indice de confinement de la pièce. Quand la lumière s’allume, cela veut dire qu’il faut ouvrir les fenêtres ». Retour aux choses simples.