VIDEO. Nantes: Unique au monde, la soufflerie Jules-Verne reproduit toutes les conditions climatiques
SCIENCES•L'équipement, modernisé et agrandi, a été inauguré vendredi par François de RugyFrédéric Brenon
C’est un équipement unique au monde par sa taille et ses capacités. En chantier pendant près d’un an, la soufflerie Jules-Verne, située à Nantes, non loin du campus universitaire, est de nouveau opérationnelle. Le site modernisé, qui appartient au centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), a été inauguré en grande pompe, vendredi, par le ministre de la Transition écologique François de Rugy. « Ce qui se passe ici est très impressionnant. On peut être fier de disposer d’un tel outil », s’est enthousiasmé le ministre. Mais de quoi parle-t-on au juste ?
Sur plus de 6.000 m2, abritée par d’épais murs de béton, la soufflerie Jules-Verne est capable de reproduire toutes les conditions climatiques existantes sur terre. Des plus fréquentes (brise, neige, verglas) aux plus extrêmes (cyclones, tempête de sable, blizzard, pluie diluvienne, froid jusqu’à -32 °C, chaleur jusqu’à 55 °C). L’air est propulsé par d’immenses ventilateurs dans différentes pièces où l’on teste et analyse l’effet du vent et de la température sur des maquettes bourrées de capteurs ou sur de véritables objets.
Transports et BTP, premiers clients
« Nos principaux clients sont les constructeurs de voitures, de camions, de trains, explique Maxime Roger, directeur de la soufflerie. Ils cherchent à savoir, par exemple, comment va se comporter un TGV subissant un fort vent de côté, un moteur d’hélicoptère sous la neige, que ce soit pour sa performance ou la sécurité. Nous travaillons aussi beaucoup pour les constructeurs de bâtiments et d’ouvrages d’art. On teste la résistance, la fiabilité, le confort. Les données collectées permettent de confirmer ou d’adapter le projet. »
La soufflerie Jules-Verne est également utilisée pour la conception des éoliennes, des engins de chantier ou du matériel de défense (drones…). « On a la capacité à recréer des conditions sévères semblables à certaines zones d’opération », justifie Maxime Roger.
Les travaux de modernisation, qui auront coûté 8,5 millions d’euros, ont encore élargi les possibilités offertes par la soufflerie. Elle peut, par exemple, désormais étudier la propagation du bruit. « Ces investissements étaient nécessaires pour pouvoir répondre aux nouveaux enjeux du secteur des transports et des énergies nouvelles. » Le CSTB, qui emploie à Nantes 80 personnes, mène aussi des travaux de recherche portant sur l’adaptation au dérèglement climatique.