Botswana: Le pays veut légaliser la chasse aux animaux sauvages
ANIMAUX•Un rapport estime nécessaire « la levée de l’interdiction de la chasse » et « l’introduction de l’abattage régulier mais limité d’éléphant »20 Minutes avec agences
La nouvelle suscite l’indignation des défenseurs des animaux alors que le pays abrite la plus grande population africaine d’éléphants. Le Botswana a confirmé ce jeudi son intention de légaliser la chasse aux animaux sauvages sur son territoire.
Le gouvernement avait chargé un comité de se prononcer sur la levée éventuelle de l’interdiction de la chasse, en vigueur depuis 2014. Dans son rapport, ce comité, présidé par le ministre du Développement rural Frans van der Westhuizen, « estime nécessaire de faire les recommandations suivantes : la levée de l’interdiction de la chasse » et « l’introduction de l’abattage régulier mais limité d’éléphants ».
« Des dégâts importants dans l’industrie touristique »
La légalisation de la chasse permettrait de « promouvoir la conservation des animaux », estime le rapport. « Quand les communautés prennent conscience (…) des revenus générés par les ressources de la faune, elles protègent la nature ».
Les défenseurs des animaux, eux, se sont immédiatement élevés contre cette mesure. « Quel désastre ! », a estimé Dex Kotze, homme d’affaires très impliqué dans la défense de la cause animale. « Le Botswana compte 2 millions d’habitants et son économie dépend des diamants et du tourisme », a-t-il réagi. La légalisation de la chasse « pourrait faire des dégâts importants dans l’industrie touristique du Botswana. C’est fou. »
135.000 éléphants dans le pays
Le débat sur la légalisation de la chasse avait été lancé l’an dernier après le départ du président Ian Khama, défenseur passionné de la faune sauvage de son pays. En 2014, il avait interdit la chasse commerciale aux éléphants et à d’autres animaux menacés.
Coincé entre la Zambie et l’Afrique du Sud, le pays abrite la plus grande population africaine d’éléphants, évaluée à 135.000 animaux en 2015. La richesse de sa faune en a fait un sanctuaire très prisé des amateurs de safaris haut de gamme et un des moteurs du développement de son économie.