BIODIVERSITEIls ont reçu 15.000 lettres pour poster des graines et sauver des abeilles

Haute-Garonne: Ils ont reçu 15.000 lettres pour poster des graines et sauver des abeilles

BIODIVERSITEAprès un appel sur les réseaux sociaux, un groupement d’apiculteurs de Haute-Garonne a reçu 15.000 lettres de citoyens à qui il va envoyer gratuitement des graines de trèfles pour la pollinisation des abeilles
Une abeille butinant la fleur d'un trèfle. (Illustration)
Une abeille butinant la fleur d'un trèfle. (Illustration) - Katka2V/Pixabay
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • En janvier, un groupement d’apiculteurs de Haute-Garonne lançait un appel aux citoyens pour sauver les abeilles. Pour l’heure, l’association Natur Miel a reçu 15.000 courriers.
  • Ceux qui llui ont envoyé depuis une lettre prétimbrée vont recevoir gratuitement en mars un sachet de graines de trèfles à semer.

Cet apiculteur Bio ne pensait pas faire le buzz. Mais l’idée qui a germé dans l’esprit de Nicolas Puech après la perte de deux millions d’abeilles l’an dernier à cause d’un épandage de pesticide a fait mouche auprès de nombreux citoyens. Installé dans le sud de la Haute-Garonne, il a transformé sa mésaventure en action citoyenne. Avec une partie de l’argent qu’il avait collecté grâce à une cagnotte Leetchi lors de la perte de son cheptel de butineuses, il a décidé d’acheter plusieurs dizaines de kilos de graines de trèfle.

Pas pour replanter les prairies fleuries du piémont pyrénéen. Mais pour les envoyer à tous ceux qui voudraient planter un coin de verdure pour que les abeilles solitaires puissent trouver de quoi butiner. Epaulé par son groupement d’apiculteurs, Natur Miel, il a lancé en janvier un appel sur les réseaux sociaux. Toutes les bonnes volontés pouvaient lui faire parvenir une enveloppe prétimbrée, en échange de quoi il leur ferait parvenir un petit sachet de graines, permettant de couvrir une surface d’un m2.

Il en a reçu 15.000, en provenance de toute la France, mais aussi d’Espagne, d’Irlande et même de La Réunion.

Des écoles, des maisons de retraite

« Ce sont des gens qui pour la plupart habitent en ville et se sentent inactifs vis-à-vis de la biodiversité. Là, ils vont faire un geste citoyen. Certains ont préparé leur petit coin où ils vont planter les trèfles, nous avons aussi reçu des courriers d’écoles et de maisons de retraite », raconte le jeune apiculteur.

Quasiment tous ces courriers étaient accompagnés d’un petit mot. Parfois d’un don. De l’argent que les apiculteurs ont utilisé pour faire mettre en sachet les graines par des personnes en situation de handicap du centre Agapei.



Et d’ici la fin de l’opération « Graines de Trèfles », qui dure jusqu’au 17 mars, Nicolas Puech estime qu’il risque de dépasser la limite des 20.000 lettres qu’il s’était fixée au départ.

Dès le 18 mars, tous les semis sous pli seront envoyés aux jardiniers en herbe. Ces derniers devront les planter dans la foulée pour que les butineuses des villes et des champs puissent se rassasier durant tout l’été.