Des députés de tous bords signent une tribune pour une taxe carbone plus «juste»
ENVIRONNEMENT•Cette taxe sur les émissions de CO2 n’a pas augmenté au 31 janvier, en réaction au mouvement des «gilets jaunes»20 Minutes avec AFP
Oui à la taxe carbone, mais seulement si elle devient plus « juste socialement ». Dans Le Figaro de mardi, un groupe de 86 députés de plusieurs groupes politiques plaident pour le maintien de cette taxe. Ils souhaitent que les Français s’emparent de cette question à l’occasion du grand débat national.
« Pour nous, la fiscalité carbone n’est pas un dogme, pas plus qu’un marqueur politique », assurent les signataires, parmi lesquels figurent le rapporteur du Budget Joël Giraud (LREM), l'ex-LREM Matthieu Orphelin, la présidente de la commission du Développement durable Barbara Pompili (LREM), mais aussi Erwan Balanant (MoDem), Jean-Christophe Lagarde (UDI-Agir), Guillaume Garot (PS) ou Bertrand Pancher (Libertés et Territoires). Cinq groupes politiques sont représentés.
Une taxe acceptée au Canada
La fiscalité carbone est, « parmi d’autres, un outil efficace pour faire évoluer les décisions d’investissement, favoriser les comportements vertueux, donner un avantage aux véhicules ou aux chaudières qui consomment peu ou pas d’énergies fossiles, et répondre à l’urgence climatique », ajoutent-ils.
Prenant l’exemple de la Colombie-Britannique au Canada, où la hausse de la fiscalité sur l’énergie depuis 2008 est bien perçue, les députés se demandent pourquoi dans notre pays, le sujet « a cristallisé des tensions accumulées depuis des décennies et nourri le sentiment d’injustice fiscale et d’abandon de la France rurale ».
Des idées venues du terrain
Ils y voient le fait que les gouvernants de la province canadienne ont su rendre « juste » la taxe carbone : « 100 % des revenus générés par cette hausse sont rendus aux citoyens et aux entreprises, sous forme d’aides à la transition énergétique ou de baisses de taxes ».
Les députés plaident pour « un nouveau contrat entre l’Etat, les citoyens, les collectivités locales, les associations environnementales et de consommateurs et les syndicats » autour d’une fiscalité « juste », et aussi pour écouter les « idées venues du terrain » dans le cadre du grand débat. « La mise en place d’une fiscalité carbone n’est pas un long fleuve tranquille », reconnaissent-ils, se refusant pour autant à « abandonner cet outil ».
L’augmentation de la taxe carbone – qui s’applique notamment sur les carburants – prévue au 1er janvier, a été annulée en décembre, en réponse au mouvement des « gilets jaunes ». Le gouvernement n’exclut pas son retour à l’issue du grand débat.