VIDEO. COP 24: Doit-on s'attendre à plus de cyclones et de tornades en Paca avec le réchauffement climatique?
COP 24•Alors que la COP 24 s’ouvre ce lundi en Pologne, le réchauffement climatique peut-il faire craindre la multiplication de cyclone et de tornade en Paca ?…Adrien Max
L'essentiel
- Une tornade s’est abattue sur la commune de Sausset-les-Pins, dans les Bouches-du-Rhône, le 23 novembre dernier.
- Les cyclones devraient rester exceptionnels en Méditerranée, même si un réchauffement de l’atmosphère et de la mer peut favoriser leur formation.
- Difficile de se prononcer pour les tornades qui sont des phénomènes très localisés.
Un phénomène très localisé, mais très violent. Une tornade s’est abattue sur la commune de Sausset-les-Pins, dans les Bouches-du-Rhône, le 23 novembre dernier, occasionnant d’importants dégâts. « Vers 19h45, une tornade qui venait de la mer est remontée sur une bande très localisée. Avec une pluie intense, et des vents très violents, cela a duré une minute, une minute et demie », raconte Bruno Chaix, maire de la commune.
La tornade n’a heureusement fait aucun blessé, mais les dégâts matériels sont très importants. « Des toitures se sont envolées, et surtout énormément d’arbres ont été déracinés. C’est impressionnant. Un TER a même été touché par les branches des arbres qui se sont envolés. C’est une vraie chance de ne pas avoir de blessé », considère l’édile.
Cyclone versus tornade
A l’occasion de l’ouverture de la COP 24 ce lundi en Pologne, 20 Minutes a cherché à savoir si l’on pouvait craindre une multiplication de ces phénomènes au bord de la mer Méditerranée avec le réchauffement climatique ?
Hélène Correa, ingénieure chez Météo France à Aix-en-Provence, tient à rappeler les différences entre les cyclones et les tornades. « Les cyclones sont des amas de cumulonimbus sur des centaines de kilomètres. Ils vont se charger de l’énergie que produit une mer chaude, d’au moins 27°C sur plusieurs mètres de profondeurs », détaille-t-elle.
Les tornades, ou les trombes marines, sont des phénomènes plus localisés. « Une tornade peut se produire sur un seul cumulonimbus. Il s’agit de la rencontre, en général à proximité du sol, entre des courants ascendants, chauds, avec des courants descendants, froids », explique Hélène Correa. En résultent des phénomènes sur quelques dizaines ou centaines de mètres, mais produisant les vents « les plus violents sur terre ».
« Difficile de connaître les déterminants »
Pour Vincent Moron, maître de conférences en géographie et membre du centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement (Cerege), il est « très difficile de connaître les déterminants d’une tornade car ce sont des phénomènes très rares ». Changement climatique, ou pas, « il est très difficile de prédire l’apparition de ces phénomènes », explique-t-il.
Pour les cyclones par contre, les déterminants sont mieux connus. Ils se nourrissent « de la température élevée de l’eau des océans ». « Il est acquis qu’avec le changement climatique, la température des mers sera plus élevée, on assistera donc à une augmentation de la vapeur d’eau ce qui est favorable à une augmentation cyclonique », prédit Vincent Moron.
Hasard ou récurrence ?
Néanmoins, d’autres paramètres rentrent en jeu, notamment au niveau de l’atmosphère. « Là, il est plus difficile de faire des prédictions, admet le maître de conférences. D’autant plus que des facteurs peuvent inhiber leur formation, par exemple si l’atmosphère descend. »
Selon Hélène Correa, on constate surtout « une augmentation des cyclones les plus violents, ou qui deviennent de plus en plus violents, mais dans l’Atlantique Nord. Avec notamment des pluies de plus en plus importantes à cause de l’évaporation ». Vincent Moron partage cet avis, et s’interroge sur leur impact en Europe. « On a vu deux cyclones arriver très proches des côtes du Portugal ces deux derniers automnes. On ne sait pas s’il s’agit de hasard ou de la signification d’une récurrence », admet-il.