METEOAvec la pluie, la fin de la sécheresse dans le Doubs est-elle pour bientôt?

Sécheresse: Avec les pluies du moment, la sortie de crise dans le Doubs est-elle pour bientôt?

METEOLes hauteurs du Doubs, le long de la frontière suisse, sont impactées par la sécheresse, des restrictions et des livraisons d’eau par camions-citernes depuis des semaines. Mais la situation s’améliore enfin avec la pluie…
Le lac des Brenets et la rivière du Doubs avec des bateaux coincés fin septembre. Illustration
Le lac des Brenets et la rivière du Doubs avec des bateaux coincés fin septembre. Illustration - FABRICE COFFRINI/AFP
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • Les hauteurs du Doubs, le long de la frontière suisse, sont impactées par la sécheresse et des restrictions d'eau depuis déjà des semaines.
  • Au pic de la crise, mi-octobre, 35 communes ont même dû être fournies en eau par des camions-citernes. Certaines le sont encore.
  • Mais avec les pluies tombées depuis fin octobre et attendues cette semaine, la situation s'améliore doucement. Mais la crise n'est pas finie.

Dans son bureau de maire, Cédric Bôle a pris l’habitude de regarder la météo tous les jours cette année. Connue pour sa saucisse, son musée de l’horlogerie et la cascade du Saut du Doubs voisine, la commune de Morteau, 7.000 habitants environ sur les hauteurs du département franc-comtois, est fortement touchée par la sécheresse depuis de longues semaines.

Après la fin de l’été, la crise a atteint un pic mi-octobre, non loin de la frontière suisse. « Le plus dur, c’était de trouver des solutions d’approvisionnement, explique Cédric Bôle. On voyait nos ressources en eau diminuer drastiquement de jour en jour. » Pendant quinze jours, Morteau a donc fait appel à celle de deux villages (et quatre sources) par camion-citerne.

Pour fournir 300 m3 (sur 1.600 consommés) à ses habitants, quatre véhicules ont fait 25 allers-retours par jour. Pour un coût de 3.000 euros en plus par jour. « Heureusement que la situation n’a pas duré plus longtemps », termine Cédric Bôle. Depuis, la pluie a fait son retour sur le Haut-Doubs, mais l’eau reste la « préoccupation numéro 1 » du maire de Morteau.

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Des pluies fin octobre, et de nouveau maintenant

« Les précipitations du moment font du bien », estime Bruno Vermot-Desroches, chef du centre de Météo France à Besançon. Une première vague de pluie du 26 octobre au 12 novembre a apporté une quarantaine de millimètres. Avant une deuxième d’une vingtaine ce week-end. Et d’autres attendues cette semaine. Pas si loin des moyennes de saison, donc.

« Les pluies sont plus efficaces à cette saison », détaille l’ingénieur. Avec les températures du moment, l’évapotranspiration - soit l’évaporation - de l’eau des semaines précédentes est à la baisse. « Les perturbations ne sont pas très pluvieuses mais elles peuvent rattraper un peu le retard si ça se confirme dans les semaines suivantes. » Trop tôt pour le dire, toutefois.

« La situation s’améliore, mais elle n’est pas mirobolante »

« Ces précipitations alimentent la nappe phréatique, la situation s’améliore, mais elle n’est pas mirobolante », reprend Cédric Bôle. Morteau reste concernée par des mesures de restriction et l’édile appelle toujours à utiliser l’eau avec parcimonie. Difficile de connaître le nombre de villages encore concernés par les camions-citernes, mais un point sera fait ce mercredi.

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En marge d’une cellule sécheresse hebdomadaire, pour la troisième fois, la préfecture du Doubs doit réunir les gestionnaires des réseaux de distribution d’eau. Les restrictions pourraient ensuite évoluer. Déjà, les trois quarts du territoire départemental (à l’exception du Haut-Doubs) ont quitté le stade de crise dans le bulletin de surveillance des rivières et nappes phréatiques.

« La situation est déjà un peu plus confortable sur l’eau potable, clarifie d'abord Yannick Cadet, chef du service eau, risques, nature et forêt à la Direction départementale des territoires. Mais dans les nappes et rivières, le déficit hydrique reste de 200 à 250 millimètres en dessous de la moyenne de saison. La pluie ne suffit pas encore à faire fonctionner tous les cours d’eau. »

La sortie définitive de la crise pas encore entrevue

La sortie définitive de la crise n’est pas encore pour demain, malgré l’eau qui tombe. Les prévisions à moyen terme sont encore compliquées. « Si jamais on a trois semaines de sec ensuite, on peut rebasculer en période de crise, rebondit en tout cas Bruno Vermot-Desroches de Météo France. Ça restera fragile tant qu’on n’a pas deux à trois mois de pluie. »

Tandis qu’une étude a été menée avec du colorant vert pour en savoir plus sur l’écoulement du Doubs, une réflexion sera poursuivie autour des différentes solutions d’approvisionnement en eau en cas de nouvelle sécheresse. Entre communes, sur d’autres puits possibles ou depuis la Suisse. « Ces périodes arrivent plus régulièrement », termine Cédric Bôle.