Réduction des déchets: Nantes s'emballe pour la vente en vrac
CONSOMMATION•Trois épiceries sans emballage ont ouvert leurs portes à Nantes, alors que d’autres initiatives se lancent…Julie Urbach
L'essentiel
- La semaine de la réduction des déchets se déroule jusqu’à ce week-end.
- A Nantes, les magasins où les clients doivent venir munis de sacs en toile et de bocaux se multiplient.
Il en avait assez de « voir sa poubelle déborder ». Alors Julien a franchi la porte de Dose de sens, cette nouvelle épicerie qui a ouvert il y a tout juste trois semaines. Mardi, en pleine Semaine de la réduction des déchets, Nantes compte un adepte supplémentaire du zéro déchet. C’est la philosophie de ce magasin (qui propose aussi de la petite restauration), situé près de la grue jaune, où tout est vendu en vrac.
Ici, 400 références de noix, pâtes, lentilles, farine ou autres produits secs côtoient des légumes et fruits frais. On trouve aussi des pailles réutilisables en inox, du bicarbonate de soude dans un gros bac, ou du vinaigre blanc pour le ménage à prélever directement au bidon. Car dans les rayons, aucun emballage. Et aux caisses, pas de sac plastique, évidemment. « Les gens sont parfois surpris, mais on leur explique comment s’équiper, indique Gaëlle Maslard, cofondatrice de Dose de sens. Il suffit de quelques sacs en tissu et des bocaux, que l'on vend ou que l'on prête. Pour les jus ou la bière, nous avons un système de bouteilles consignées.»
«Au début, une clientèle d’ultra-convaincus»
Ces habitudes, de plus en plus de Nantais y aspirent. Car Dose de sens est la troisième épicierie en vrac de la ville. En 2015, une franchise de l’enseigne Day by Day a ouvert la voie, en s’installant non loin de la place Bretagne. Un an plus tard, Ô Bocal inaugurait sa boutique, tout près de l’Hôtel de ville. Aujourd’hui, elle voit passer plus d’une centaine de clients par jour, selon sa fondatrice Johanna Le Mau. « C’est au-delà de nos espérances, sourit la gérante, dont l’équipe compte cinq salariés. Au début, nous avions une clientèle d’ultra-convaincus mais désormais, c’est très diversifié. Certains sont là parce qu’ils habitent le quartier, d’autres pour le côté écolo, mais aussi pour faire des économies.»
Si ces épiceries se battent contre le suremballage dans le but de protéger la planète, elles assurent aussi que le vrac permet de mieux gérer son budget. D’abord parce qu’un emballage a un coût, que le consommateur paye. « Mais aussi parce qu’on achète que ce dont on a besoin, assure Christine Clémot, de Dose de sens. Cela permet de tester de nouveaux produits, de moins gaspiller. Au final de manger beaucoup plus diversifié, avec des aliments de meilleure qualité. »
«J'aime tes bocaux»
Si ces magasins proposent une majorité de produits bio et locaux, la démarche sans emballage a aussi gagné certains supermarchés (bio ou pas) et commerçants de proximité. Le collectif appelé «J’aime tes bocaux», qui se développe à Nantes, réunit des magasins qui acceptent que les consommateurs ramènent leurs propres contenants. Une première étape pour ceux qui ne sont pas prêts à troquer, par exemple, leurs bonnes vieilles (et pratiques) briques de lait.