Vidéo. Nord: Le maire de Raismes a déclaré la guerre aux auteurs de dépôts sauvages d'ordures
REPORTAGE•Pour éveiller les consciences de ses concitoyens, le maire de Raismes a décidé de ne plus faire ramasser les dépôts sauvages de déchets dans sa commune…Mikaël Libert
L'essentiel
- De nombreux dépôts sauvages d’ordures ont été découverts à Raismes.
- Le maire de la ville a décidé de ne plus les collecter pendant 20 jours.
- Beaucoup d’habitants affirment que les contrevenants viennent de l’extérieur.
Des terrils, des forêts et des montagnes de déchets. Depuis le début du mois de novembre, les ordures s’amoncellent sur le territoire de la commune de Raismes, près de Valenciennes, dans le Nord. Lassé de payer pour les cochons qui salissent sa ville, le maire communiste, Aymeric Robin, a décidé de ne plus collecter les dépôts sauvages pendant 20 jours. A l’issue de ce délai, toutes les ordures seront ramassées et amoncelées sur la place de la mairie, « pour une prise de conscience ».
Quelques mètres seulement après avoir emprunté la sortie Raismes, sur l’autoroute A23, on tombe déjà sur un vieux matelas abandonné sur le bas-côté. Le ton est donné. Sur le petit bout de route qui traverse la forêt avant d’arriver en ville, on remarque quantité de sacs-poubelle jetés dans les buissons, une caisse pour les chats et un tas de plaques d’amiante. Si certains déchets, recouverts de feuilles mortes, semblent avoir été déposés depuis longtemps, d’autres sont récents.
Au café de la Mairie, le sujet des dépôts sauvages n’est pas sur toutes les lèvres. Mais dès qu’on l’aborde, les langues se délient : « C’est surtout dans la forêt et certains quartiers », explique un client. Pour un autre, ce sont « des entreprises qui viennent bazarder leurs cochonneries ». « Du temps des mineurs, y’avait pas un déchet qui traînait. Y’avait du respect », lance un troisième client.
Des ordures qui viennent d’ailleurs
Pour Joseph, le patron du bistrot, « faire un tas de déchets sur la place ne servira à rien si ceux qui jettent leurs ordures n’importe où ne sont pas de Raismes ». Pour beaucoup, en effet, les responsables viennent de l’extérieur : « des entreprises belges » ou même « des personnes d’autres communes », affirme-t-on. « Pour les Belges, nous n’avons pas de preuve. Mais nous avons déjà verbalisé des habitants de villes voisines », reconnaît le maire.
Près de la base de loisirs, même constat. Un particulier a carrément balancé l’huile de vidange de son véhicule. Un peu plus loin, un gros sac en plastique déborde de couches usagées. « Je suis partagée sur l’initiative du maire, déclare Véronique qui habite en centre-ville. Il faut se poser la question d’où viennent les déchets et pourquoi les gens les abandonnent dans la nature. »
« L’idée n’est pas de culpabiliser les gens mais qu’ils se sentent concernés. Là il s’agit de prévention. Les sanctions suivront », insiste Aymeric Robin, précisant qu’il disposait de différentes techniques pour trouver les contrevenants.