VIDEO. Doubs: Pourquoi la rivière a-t-elle viré au vert fluo?
ENVIRONNEMENT•La coloration verte du Doubs a pu surprendre les passants en Bourgogne et en Franche-Comté où la rivière passe...Alexia Ighirri
L'essentiel
- Si le Doubs a, en partie, pris cette coloration vert fluo, c’est par l’ajout dans l’eau de fluorescéine dans le cadre d’une opération menée par la direction départementale des territoires du Doubs.
- Le service de l’Etat tente en quelque sorte de percer un mystère qui s’est manifesté cet été : l’eau coule puis file ailleurs, jusqu’à provoquer l’assec du Doubs. Avant même l’épisode de sécheresse.
Le Doubs se fait remarquer ces temps-ci. A cause d’un épisode de sécheresse impressionnant, ou parce que la rivière a tourné au vert. Au vert fluo même. Rien à voir avec un clin d'œil à la Saint-Patrick. Parce que ce n’est pas la saison et surtout parce que le sujet est un peu plus sérieux que cela.
Si le Doubs a, en partie, pris cette coloration, c’est par l’ajout dans l’eau de fluorescéine – sans aucun impact sanitaire sur l’environnement, nous garanti-t-on – dans le cadre d’une opération menée par la direction départementale des territoires du Doubs.
Pour constater où passait l’eau
Le service de l’Etat tente en quelque sorte de percer un mystère qui s’est manifesté cet été. « En août, le Doubs s’est retrouvé en situation d’assec dans quatre secteurs dont un premier tronçon d’une vingtaine de kilomètres autour de Pontarlier. Et ce, sans explication plausible puisqu’il y avait le même débit d’eau disponible que les années précédentes », introduit Christian Schwartz, directeur départemental des territoires. En clair, l’eau coule puis file ailleurs, jusqu’à provoquer l’assec du Doubs. Avant même l’épisode de sécheresse.
Deux campagnes de traçage de l’eau sont alors organisées pour voir où vont les eaux qui se perdent. La première a eu lieu fin septembre : l’eau colorée à la fluorescéine est ressortie aux sources de la Loue trois semaines plus tard. La seconde a débuté il y a une semaine plus en aval, plus près de là où l’eau continue de couler.
Des traçages dans un travail de compréhension plus général
Un « phénomène particulier », « complexe », « très surprenant » parce que rare, dixit Christian Schwartz, que les experts veulent observer et comprendre. « En parallèle, on avait fait réaliser une topographie de l’assec pour avoir des données précises sur le lit du Doubs. Histoire d’avoir une base zéro et ensuite de pouvoir réunir autour de la table tous les gens qui ont des éléments de connaissances, explique-t-il. Les traçages s’inscrivent donc dans quelque chose de plus général. »
Le colorant se dilue avec le temps, l’aspect vert fluo du Doubs va donc disparaître. Le travail des experts, lui, se poursuivra.