Strasbourg: Dix opposants au Grand contournement ouest en grève de la faim
CHANTIER•Alors que les travaux préparatoires et même certains travaux définitifs de l'autoroute du Grand contournement ouest de Strasbourg ont commencé, dix opposants se lancent ce lundi dans une grève de faim...Bruno Poussard
L'essentiel
- Les travaux préparatoires de l'autoroute du Grand contournement ouest de Strasbourg se poursuivent et des travaux définitifs ont commencé.
- Après l'évacuation de la ZAD et le rejet d'une requête en référé, les opposants ne baissent pas les bras, dix d'entre eux entament une grève de la faim.
Le chantier de l’autoroute du Grand contournement ouest de Strasbourg est désormais bien lancé. Après les déboisements des forêts de Kolbsheim et du Grittwald à Vendenheim (Bas-Rhin) - consécutifs à l'évacuation de la Zad du Moulin le 10 septembre -, les fouilles et sondages de différents secteurs se poursuivent. Mais certains travaux définitifs ont aussi débuté.
Ainsi que l’ont rapporté les Dernières Nouvelles d'Alsace, le terrassement est déjà en cours sur une partie des 24 kilomètres du tracé. Ce qu’espéraient notamment éviter les opposants, dont le recours de la dernière chance a été rejeté en référé par le tribunal administratif de Strasbourg, fin septembre. Pour autant, les militants de longue date ne baissent pas les bras.
Pour demander un moratoire et puis l’abandon du projet
« Même si les travaux ont commencé, il n’y a encore rien d’irréversible », insiste Maurice Wintz, vice-président de l’association Alsace Nature. En attendant le jugement d’autres requêtes, il fait partie des dix militants à se lancer ce lundi dans une grève de la faim à durée illimitée au nord de Strasbourg. Un moyen de se faire entendre et de rendre audibles leurs arguments
« On s’est aperçu que même certains élus n’avaient pas forcément mis leur nez dans le fond du dossier », glisse Michel Dupont, ancien collaborateur de José Bové membre des grévistes. Pour que les recours soient purgés et qu’une nouvelle expertise soit menée, tous réclament d’abord un moratoire. Puis l’abandon du projet, comme l'A45 entre Lyon et Saint-Etienne.
Divers arguments, d’habitants de villages du tracé ou non
Actifs ou retraités, femmes et hommes, habitants de communes impactées par le projet ou non, tous voient la grève comme le dernier moyen de réagir après une lettre au gouvernement restée sans réponse. Par leur action, ils veulent dénoncer « l’incohérence du projet », son « anachronisme face à la situation planétaire » ou « un couloir à camion de plus ».
« Les gens veulent aller à Strasbourg, pas le contourner », clame encore Christian Munch, habitant de Griesheim-sur-Souffel pour justifier, selon lui, l’inutilité du projet sur la promesse d’amélioration du trafic. D’autres, encore, comptent relancer le débat sur « la possibilité d’autres moyens de transport alternatifs », comme Elisabeth Dupeux, de Pfulgriesheim.
Rassemblés dans l’église protestante Saint-Michel de Bischheim (avec le soutien de plusieurs pasteurs d’Alsace), les dix grévistes de la faim invitent leurs soutiens à jeûner avec eux. « Pour montrer une vraie opposition sur le fond », insiste Maurice Wintz. Mais, pendant ce temps et malgré la présence d’opposants, des déboisements se poursuivent à Vendenheim.