Indonésie: Une espèce rare d'orang-outan menacée par un projet de barrage hydroélectrique
ANIMAUX•Ce barrage, financé en partie par la Chine, risque d’inonder l’habitat naturel de cette espèce rare et menacée de primates…20 Minutes avec agences
Un projet de barrage menace le singe le plus rare du monde. Dans la forêt tropicale de Sumatra (Indonésie), l’orang-outan de Tapanuli est menacé par la construction d’un barrage hydroélectrique, financée par la Chine et censé entrer en fonctionnement en 2022.
Ce projet fait partie du programme des « nouvelles Route de la Soie », pour lequel la Chine compte développer des infrastructures dans 70 pays en Asie et en Europe. L’Indonésie, sujette à de fréquentes coupures de courant, a justement besoin de renforcer sa capacité de production d’électricité.
Un habitat menacé
Mais ce projet pourrait signer l’arrêt de mort des 800 orangs-outans de cette forêt, s’alarment scientifiques et militants de la cause animale. Découverte en 1997, l’espèce des « Pongo Tapanuliensis » est proche des orangs-outans de Bornéo, avec une fourrure orange plus frisée que celles de leurs cousins de Sumatra. Ils portent aussi une moustache imposante.
Mais le futur barrage risquerait d’inonder une partie de l’habitat naturel de ce primate. Des routes et des lignes électriques traverseraient la forêt, sonnant « le glas » de cette espèce déjà peu nombreuse, selon Erik Meijaard, le biologiste qui a découvert l’orang-outan de Tanapuli. « Les routes vont amener des chasseurs et des habitants. Généralement, c’est à ce moment-là que les choses se gâtent. »
Le silence des partenaires du projet
Ces menaces environnementales sont pourtant à peine mentionnées dans l’étude d’impact sur l’environnement de PT North Sumatra Hydro Energy, constructeur du barrage. En août, le Forum indonésien pour l’environnement a porté plainte contre le permis accordé au projet par le gouvernement. Selon l’association, les effets sur la faune et l’avis des communautés locales n’ont pas été suffisamment pris en compte par l’entreprise.
Les partenaires chinois ont pourtant confirmé leur soutien au projet électrique. « Nous espérons que ceux qui financent ce projet vont réaliser les problèmes environnementaux et sociaux qui y sont associés et se retirer », indique le militant environnemental Yuyun Eknas.