ENVIRONNEMENTNouvelle journée de mobilisation citoyenne pour le climat en France

Nouvelle journée de mobilisation citoyenne pour le climat en France et en Europe

ENVIRONNEMENTEnviron 80 mobilisations citoyennes sont prévues ce samedi en France, mais aussi en Suisse, en Belgique et au Luxembourg…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Il est encore temps». Autour de ce cri de ralliement et dans la lignée de lu mouvement inédit du 8 septembre dernier, la mobilisation pour le climat creuse son sillon en France et en Europe.

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Près de 80 marches organisées

Près de quatre-vingts marches citoyennes sont prévues ce samedi en France, mais aussi en Belgique, en Suisse et au Luxembourg.

A Paris, un cortège partira à 14 heures de la place de l’Opéra pour rejoindre, sur la place de la République, «un village des solutions» avec des ateliers tenus par des associations, des prises de parole de scientifiques et un forum citoyen avec «des débats autour de la suite à donner au mouvement», a expliqué un des organisateurs, Andy Battentier.

Le réalisateur du documentaire «Demain», Cyril Dion, sera présent ainsi que le chanteur Matthieu Chedid, selon les organisateurs.

A Lyon, rendez-vous est donné à 15 heures place des Terreaux avant une marche jusqu’au siège de la Métropole du Grand Lyon. «J’espère que la mobilisation sera équivalente à celle de la dernière marche, entre 10.000 et 15.000 personnes», explique le youtubeur Vincent Verzat.

D’autres rassemblements sont prévus par exemple à Amiens, Avignon, Basse-Terre, Bordeaux, Fort-de-France, Grenoble, Lille, Marseille, Nantes, Nouméa, Rennes, Strasbourg et Toulouse.

Constituer un «un lobby citoyen»

Le 8 septembre, des manifestations dans une trentaine de villes avaient rassemblé des dizaines de milliers de manifestants, à l’appel d’un Parisien, Maxime Lelong, en réaction à la démission surprise de Nicolas Hulot du poste de ministre de la Transition écologique.

L’avertissement publié lundi par les experts climats de l’ONU, qui prévient que le monde doit engager des transformations «sans précédent» s’il veut limiter le réchauffement à 1,5°C, a créé une nouvelle onde de choc.

Le 8 septembre marque «la naissance d’un mouvement citoyen», veut croire Maxime Lelong. «Il y a une envie de collectif, de rassembler toutes les bonnes volontés», s’enthousiasme Danièle Migneaux, une des bénévoles chargée de coordonner les manifestations de ce samedi.

La page Facebook du mouvement a déjà rassemblé 60.000 abonnés en un mois. En parallèle, 700 bénévoles travaillent sur des thématiques précises via le forum de discussion. Vingt Youtubeurs ont aussi lancé à leurs millions d’abonnés, souvent jeunes, un appel assurant qu’on «peut agir pour éviter le pire du changement climatique».

«On voulait montrer l’éventail des actions possibles pour accélérer la réflexion et l’action», souligne le vidéaste Ludovic Torbey de la chaîne «Osons causer», qui a coécrit la vidéo sur YouTube. «La température monte aussi dans nos têtes !»

«Energie folle» -

Pas envie de rejoindre des associations ni d’attendre que les responsables politiques et économiques se saisissent du sujet. «On veut garder à tout prix un système horizontal et la fraîcheur de cet élan» qui veut voir émerger un « lobby citoyen » défend Danielle Migneaux.

La même volonté d’agir ici et maintenant anime des mouvements nés récemment comme «Nous voulons des coquelicots» contre les pesticides de synthèse. Elle s’est exprimée début octobre lors du rassemblement à Bayonne de l’association Alternatiba, qui promeut des solutions locales pour «changer le système, pas le climat».

«Il y une énergie folle», témoigne Maxime Lelong. Au départ porté par des gens de 30-40 ans, le mouvement s’étend désormais à de très jeunes militants, recrutés via les réseaux sociaux.

Comment transformer cet engouement et ce foisonnement d’idées en actions concrètes ? Pour Maxime Lelong, «marcher c’est très bien mais ça ne résout rien. Si on veut avancer, il faut mettre en place des solutions concrètes.»

Avec d’autres, il a monté la plateforme «ilestencoretemps.fr». Elle relaie des campagnes d’ONG, comme celle montée contre la Société Générale pour qu’elle arrête de financer des énergies fossiles ou une initiative pour changer de mode de vie en 90 jours.

A terme, les internautes choisiront trois actions qu’ils jugeront prioritaires. Elles seront présentées à l’Elysée «qui s’engage à donner une réponse», assure Maxime Lelong. «Si cette réponse ne nous convient pas, on redescendra dans la rue.»

«On a une société plus encline à se mobiliser au coup par coup», analysait récemment Maxime Combes d’Attac. Les ONG s’adaptent en étant plus actives sur les réseaux sociaux et avec une organisation moins pyramidale. «L’aspiration à des cadres moins hiérarchisés existait déjà, on n’assiste pas à une rupture», mais peut-être à une «nouvelle phase», estime-t-il.

Pour «Nous voulons des coquelicots», pas question en revanche de débattre avec les pouvoirs publics. «Nous ne sommes pas dans une logique de discussion et de négociation», expliquait à l’AFP Fabrice Nicolino, journaliste chez Charlie Hebdo et un des porteurs de l’appel.

Ce mouvement compte rassembler tous les premiers vendredi du mois devant les mairies dans tout le pays pour permettre aux gens de s’approprier le mouvement, explique une organisatrice. «Les réseaux sociaux sont un formidable porte-voix, mais énormément de gens n’en sont pas familiers» et se retrouver dans la rue reste un bon moyen de fédérer, explique-t-il.