ANIMAUXAprès des cas en Belgique, la peste porcine africaine surveillée en France

Grand Est: Forêts et chasses interdites, forte vigilance après les sangliers morts de la peste porcine africaine en Belgique

ANIMAUXDepuis un mois et la découverte de premiers cas de peste porcine africaine dans le sud de la Belgique, quatre départements du nord-est de la France sont sous forte surveillance en guise de prévention…
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • En Belgique, 70 sangliers morts de la peste porcine africaine ont été trouvés depuis mi-septembre, obligeant la France à prendre des mesures préventives.
  • Dans les départements frontaliers des Ardennes, Meuse, Meurthe-et-Moselle et Moselle, plusieurs zones d’observation ont été mises en place.
  • Les mesures y concernent non seulement la biosécurité des élevages porcins, mais aussi les chasseurs ou encore les promeneurs en forêt.

«Faut-il s’inquiéter de l’épidémie de peste porcine africaine en Europe de l’Est ? » Face à la présence du virus en Pologne, 20 Minutes relayait en mars les inquiétudes des éleveurs porcins du nord-est de la France (mais pas seulement). Six mois plus tard, la maladie transmissible d’un suidé à l’autre (porcs, sangliers…) mais pas contagieuse pour l’homme a touché la Belgique.

Les premiers cas sont apparus en Wallonie mi-septembre. Depuis, 126 cadavres de sangliers ont été découverts sur 63.000 hectares. Mais seuls 70 étaient porteurs du virus, tous au cœur de cette zone, qui ne s’est donc pas élargie. De vastes mesures ont toutefois été prises par la Belgique. Certes pas touchée, la France l’a imitée au niveau de ses frontières à proximité, dans l’Est.

Des élevages de porcs surveillés dans trois départements

Par précaution, les quatre départements français les plus proches sont surveillés. Entre la possibilité d’une contamination alimentaire (la peste porcine africaine peut se propager par la viande transportée) ou l’importation illégale de sangliers, l’origine de l’infection en Belgique n’est pas connue. Mais l’épidémie a déjà eu de lourdes conséquences que la France espère éviter.

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Depuis le 13 septembre, 134 communes de Meurthe-et-Moselle, Meuse et Ardennes (situées dans une bande de 15 km le long de la frontière) sont donc placées en zone d’observation renforcée (dite Zor). Déjà soumis à des conditions strictes de travail en termes de biosécurité, les éleveurs porcins s’y trouvant (une grosse vingtaine) ont été les premiers impactés.

Comme les sangliers, les mouvements de porcs y sont stoppés. Les exploitants, eux, ont dû renforcer la sécurité. En limitant entrées et sorties ou partage de matériel, en mettant en place un sas sanitaire (avec lavage des bottes et vêtements, par exemple) ou en effectuant des doubles nettoyages désinfectants. Et des visites de vétérinaires ont enfin été organisées.

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La chasse au grand gibier désormais aussi interdite

Ce mercredi, deux arrêtés ministériels ont renforcé ces mesures préventives jusqu’au 20 octobre. Outre les élevages (désormais obligés par la loi à appliquer le renforcement de la biosécurité), les chasseurs sont aussi concernés. Déjà interdits de lâchers (et captures) de grand gibier dans cette bande frontalière de 15 km, ils n’ont désormais plus le droit d’en chasser.

Dans la totalité des trois départements déjà cités mais aussi en Moselle, certains d’entre eux participent toutefois aux opérations de recherches de cadavres, menées par des patrouilles de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Depuis le 7 septembre, 15 cadavres de sangliers ont été trouvés dans ces quatre départements, aucun porteur du virus.

Les arrêtés ministériels suspendent aussi les activités forestières dans la zone d’observation renforcée. En complément, des arrêtés préfectoraux ont également été pris dans les Ardennes et en Meurthe-et-Moselle à propos des activités de loisirs et de tourisme du grand public. A l’exception des routes, l’accès aux forêts sur cette bande est donc interdit.

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En plus de la prévention, un plan d’urgence prêt

En collaboration avec les autorités transfrontalières, la France suit toute évolution de la situation de près. En cas d’infection, un plan d’urgence est aussi prêt. Dans cette idée, tous les élevages, détenteurs de porcs et enclos de chasse des quatre départements du nord-est ont été recensés. Pour éviter une contamination de Belgique, une clôture doit être installée à la frontière.

« La situation est très évolutive », insiste Eric Moget, chef du service animal et environnement de la direction départementale de la protection des populations de Moselle. Selon lui, une nouvelle mission d’inspection européenne menée cette semaine en Belgique, devrait aboutir à la pose de grillages autour du foyer. Avant une expertise de l’UE menée en France la semaine prochaine.

Le docteur vétérinaire ajoute qu’un arrêté ministériel devrait aussi être pris pour tout le territoire français. Si la zone d’observation renforcée pourrait être en parallèle réduite dans les Ardennes, la vigilance restera donc de mise un moment. Mais à quel niveau ? « L’idée est de ne pas maintenir les mesures contraignantes plus longtemps que nécessaire », termine Eric Moget.