Pourquoi le risque de feux de forêt est très élevé en ce début d'automne?
INCENDIES•L'absence de pluies et les vents violents font craindre le pire aux secouristes, après une année où la région PACA a connu très peu d'incendies...Jean Saint-Marc
L'essentiel
- Le vent violent et la sécheresse accroissent le risque de feu de forêt, ces jours-ci, dans les Bouches-du-Rhône et dans le Var.
- Avec le réchauffement climatique, la période où les risques sont les plus élevés s’étend bien au-delà des mois d’été.
Les vestes ressortent des placards. Et les cartes de vigilance se bardent de rouge. C’est l’automne, et, pourtant, le risque d’incendie n’a jamais été aussi fort cette année dans les Bouches-du-Rhône. Météo-France annonce jusqu’à 120 km/h de vent dans la nuit de lundi à mardi, dans la région de la Côte Bleue, près de Marseille. « Ce n’était pas arrivé de l’été », rappelle le commandant Sylvain Besson, porte-parole du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des Bouches-du-Rhône. 150 pompiers supplémentaires ont été mobilisés, pour renforcer les 500 déjà de garde dans les 62 casernes du département.
Pas une goutte d’eau en septembre
« Le risque sera très élevé aussi ce mardi, avec 90 km/h de vent, et ce mercredi, avec entre 70 et 80 km/h… Même si les températures sont plutôt faibles, nous sommes très vigilants, car la végétation est extrêmement sèche », reprend Sylvain Besson. Dans les Bouches-du-Rhône et dans le Var, les dernières pluies importantes datent de la mi-août. Par endroits, et notamment à Marignane, il n’a pas plu une seule goutte en septembre, une première depuis 1985.
Les préfectures des Bouches-du-Rhône et du Var ont donc décidé d’interdire l’accès aux massifs forestiers les plus exposés :
L’été a été très clément au niveau des incendies : malgré de très fortes chaleurs, on ne dénombrait au 30 septembre que 274 départs de feu dans la région PACA, contre 733 et 613 en 2017 et 2016, deux années où les feux ont été particulièrement violents dans la région. Le nombre d’hectares partis en fumée est également très faible, toujours selon les chiffres du réseau officiel Prométhée, compilés par 20 Minutes :
Infogram
Mais les pompiers restent sur les dents, craignant un début octobre compliqué. « Avec le réchauffement climatique, on sait qu’on a une période de risque de plus en plus étendue dans le temps, et pas limitée à l’été et aux mois les plus chauds », rappelle Sylvain Besson. Cet hiver, un gros incendie a ravagé 2.000 hectares en Corse les… 1, 2 et 3 janvier.