Embarcation et matériel confisqué, PV dressé… Le sort d’un plaisancier, piqué vendredi au large d’Antibes après avoir remonté un thon rouge trop jeune (il mesurait à peine 30 cm), est désormais entre les mains du parquet de Grasse. Il risque une amende de 22.500 euros.

Les autorités ne plaisantent pas et pour cause : l’espèce est protégée et sa pêche strictement encadrée sur le littoral français. D’autant plus depuis quelques jours et le signalement de « bancs de jeunes thons rouges près des côtes », alerte la préfecture des Alpes-Maritimes. Alors la direction départementale des territoires et de la mer multiplie les contrôles.

Pas moins de 115 cm et 30 kg

« La surpêche a conduit à une menace de disparition de cette espèce en Méditerranée, rappelle les services de l’Etat. La situation s’est améliorée depuis 2007 avec la mise en place d’un programme de rétablissement du stock. Afin de laisser aux thons le temps de se reproduire, la taille minimale de capture est fixée à 115 cm ou 30 kg. »

En dessous, les sanctions tombent et les débordements peuvent « coûter très cher », martèle encore la préfecture. Au total, trois procédures ont été lancées ces derniers jours.

« Il y a des braconnages depuis des années alors c’est très bien qu’il y ait enfin de vrais contrôles, se félicite Denis Genovese, le président du Comité départemental de la pêche maritime. Mais il faut aussi savoir faire le tri entre ceux qui savent très bien ce qu’ils font et les petits plaisanciers qui sont de bonne foi et qui pensent pêcher de la bonite », un cousin des thons rouges. Dans le monde, leur nombre a diminué de plus de 80 % en quelques décennies, affirme la WWF.