FAKE OFFNon, la majorité des loups français ne sont pas des spécimens hybrides

Loup: Non, la majorité des spécimens français ne sont pas des hybrides

FAKE OFFDes éleveurs affirment que la plupart des loups sur le territoire français sont en réalité des loups hybrides…
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Eleveur, élus et militants anti loup affirment depuis plusieurs semaines qu’une partie importante des spécimens français sont en réalité des hybrides.
  • Selon la convention de Berne, des loups hybrides peuvent être abattus contrairement aux loups non hybrides.
  • Selon les derniers résultats de l’ONCFS, il n’y aurait que 7.5 % de loups hybrides sur le territoire français.

Des éleveurs, des élus et des militants anti loup évoquent depuis plusieurs semaines la présence sur le territoire national de loup hybrides. C’est-à-dire de loups croisés avec des chiens, ou des loups de différentes origines croisés entre eux.

José Bové fait partie de ceux-là.

« « Nous avons plusieurs éléments en ce sens, comme la comparaison avec d’autres pays européens en Italie ou en Espagne où les taux d’hybridations sont bien supérieurs à ceux en France. Lors d’attaques de loup nous avons procédé à des relevés qui nous montrent que le taux d’hybridation était anormalement haut », affirme le député européen EELV. »

Selon lui, cela impliquerait que les loups ne sont pas revenus naturellement en France, mais qu’il s’agirait d’individus lâchés ou qui se seraient échappés de parcs animaliers. Une différence fondamentale puisque selon la convention de Berne ces loups hybrides peuvent être abattus, contrairement aux autres qui sont protégés.

« Des rumeurs et des canulars »

Une affirmation qui fait bondir Patrick Leyrissoux, de l’association Ferus, pour la protection et la conservation du loup, de l’ours et du lynx : « Depuis le retour du loup en France nous avons à faire à des rumeurs et des canulars pour justifier le fait que le loup n’a pas sa place en France. Ils évoquent une soi-disant réintroduction alors que le loup est venu naturellement d’Italie dans les années 1990 », explique-t-il.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Selon lui, il y a effectivement toujours eu des croisements depuis le retour du loup en France. « Il y a des taux d’hybridation depuis la domestication du loup mais qui n’ont pourtant jamais affecté l’espèce. S’il y avait des individus hybrides ils seraient de toute façon éliminés des meutes. Dans les Abruzzes il y a beaucoup de chiens qui pourraient modifier l’espèce mais nous savons que l’hybridation de fond est très faible et elle ne modifie pas le comportement », ajoute Patrick Leyrissoux.

7.5 % d’hybridation

Des affirmations que confirme l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) dans leurs derniers résultats :

« « Un premier état des lieux des niveaux d’hybridation en France a été rendu public en septembre 2017. Il confirme l’existence du phénomène d’hybridation à une fréquence faible (sur 120 échantillons exploités, 1,5 % relève d’une hybridation récente, 6 % correspondant à une hybridation plus ancienne). Ce faible taux est par ailleurs cohérent avec ce qui est observé dans d’autres pays européens. » »

Non content de ces résultats, des éleveurs et des élus ont mandaté un laboratoire allemand, ForGen, pour réaliser d’autres analyses. Les échantillons n’étaient pas exploitables à près de 80 % des cas, le reste montrait tous « un caractère hybride des animaux analysés ».

Un nouveau bilan cet été

Sauf que l’ONCFS a tenté de comparer ses méthodes d’analyses avec celle de ForGen. Elle travaille avec des échantillons de fèces, d’urine, de points ou de prélèvements sur des cadavres de loup morts ou tués, tandis que ForGen se base uniquement sur des échantillons prélevés sur des carcasses d’animaux prédatés. « Nous utilisons la technique du médecin légiste, qui pour retrouver l’assassin procède à des relevés sur la victime », se justifie José Bové.

Outre cette différence, ForGen n’a pas fourni les éléments nécessaires pour comparer les méthodes d’analyse.

« « Après six mois d’échanges infructueux, l’ONCFS se voit au regret de constater que ce laboratoire ne souhaite pas qu’il soit possible d’expliquer les divergences de résultat », explique l’ONCFS dans un communiqué. »

L’office annonce « s’attacher à produire avec Antagene (leur laboratoire d’analyse) un nouveau bilan actualisé sur les résultats des analyses génétiques récentes dans le courant de l’été. »